Par Galerie Thierry Matranga
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Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur toile. École vénitienne vers 1700, attribuée à Antonio Bellucci.
L’œuvre est visible dans notre galerie parisienne.
Notre tableau nous plonge dans l’intimité d’une scène où les amants de la mythologie s’étreignent et échangent un regard empli de tendresse. Ainsi découvrons-nous Vénus et Adonis assis au détour d’un bosquet éludant la vue des hommes. Adonis, une lance à la main et le carquois posé derrière lui, s’apprête à partir à la chasse, ses chiens s’impatientant d’aller pister le gibier. La scène est d’autant plus émouvante que nous assistons probablement aux derniers instants du couple qui incarne l’amour et la beauté, Adonis succombera en effet à la charge d’un sanglier lors de cette partie de chasse.
C’est avec toute l’élégance et la grâce du maître trévisan que la scène est brossée. On y retrouve la propension d’Antonio Bellucci, sous l’influence de l’œuvre de Luca Giordano, aux mises en scène ...
... dramatiques sous des effets de forts contrastes lumineux. Il place en haut de sa composition un amour ailé qui, comme pour capturer les amants, tend un filet au-dessus d’eux. Pleine d’éros et de douceur, les gestes et les regards ne trompant pas, la scène est le reflet de la passion amoureuse qui unit la déesse et le bellâtre.
Adonis est le fruit des amours incestueux du roi de Syrie Théias et de sa fille Myrrha qui fut transformée en arbre à myrrhe duquel naquit Adonis. Vénus, touchée par la beauté du bébé, le recueillit et le confia à Proserpine (déesse du monde souterrain, des Enfers) pour qu'elle l'élevât. Mais celle-ci, à son tour éprise de l’enfant, ne voulut pas le rendre à Vénus. Jupiter arbitra alors cette rivalité et décida qu’Adonis vivrait un tiers de l'année avec Vénus, un tiers avec Proserpine, et le dernier tiers où il voudrait. Adonis choisit de passer deux tiers de l'année avec Vénus. Plus tard, la colère de Diane (pour des raisons mystérieuses) lança contre lui un sanglier qui, au cours d'une chasse, le blessa mortellement. C’est l’épisode qui succèdera à notre scène.
Notre composition magistrale est élégamment sertie dans un cadre à casseta en bois noirci décoré à l’or.
Dimensions : 106 x 96 cm – 127 x 117 cm avec le cadre
Vendu avec facture et certificat d’expertise.
Antonio Bellucci (Pieve di Soligo, Trévise 1654 – Id. 1726). Après une formation initiale en Dalmatie auprès d’un certain Domenico Difnico, il étudie la peinture auprès de Pietro Liberi, Antonio Zanchi et Andrea Celesti, les artistes les plus en vue à Venise dans les dernières décennies du XVIIe siècle. La carrière artistique de Bellucci est fulgurante : vers 1691, il est chargé de peindre la toile grandiose du « Doge priant pour la fin de la peste » pour la cathédrale de San Pietro di Castello. Puis il honore des commandes à Venise, Vérone ou Bergame. Appelé à Vienne en 1709 par l’empereur Joseph Ier dont il peint le portrait, il travaille ensuite pour Charles VI et pour le prince de Liechstenstein qui lui confie la décoration de son palais. A la demande du prince-électeur du Palatinat Jean-Guillaume, il est à Düsseldorf. Et à partir de 1716, il séjourne six années à Londres où il réalise de nombreux décors. Antonio Bellucci est le professeur d'Antonio Balestra et influence les débuts de Sebastiano Ricci.
Bibliographie :
- MAGANI, Fabrizio, Antonio Bellucci, Stefano Patacconi Editore, 1995
- LUCCO, Marco, La pittura nel Veneto, Il Seicento, Electa, 2000.
- MARTINI, Egidio, Pittura Veneta e altra Italiana dal XV al XIX secolo, Stefano Patacconi Editore, 1992
- SAFARIK, Eduard Alexandre, MILANTONI, Gabriello, La pittura del Seicento a Venezia, Banca Nazionale dell’Agricoltura, 1988
- Ouvrage collectif, La pittura del Seicento a Venezia (catal. della mostra), Edizioni Alfieri, Venezia 1959
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