Par Antiquités Paul Azzopardi
Mobilier, objets d'art et tableaux du 18e siècle
Vase en céramique de Jacques Blin
Céramiste emblématique des années 50.
Jacques Blin est né à Pierrefonds, dans l’Oise, en 1920.
Diplômé des Industries Aéronautiques et Automobiles, il enseigne à Paris le dessin industriel, puis travaille comme ingénieur à la Rochelle. Convoqué pour le travail obligatoire en Allemagne en 1943, il refuse d’obtempérer. Il regagne Paris et entre chez Matra aviation.
Epris de liberté et passionné par les arts plastiques, c’est en 1949, qu’il décide d’abandonner l’aéronautique. Il s’initie à la céramique d’art dans différents ateliers parisiens. A son domicile, il commence par créer des bijoux et des lampes, puis il imaginera une céramique décorative et utilitaire dans les petits ateliers à Paris et à Auxon, puis en Indre et Loire.
Sa production artisanale se limite à la petite série à la pièce unique cantonnée aux graals animaliers, à l’Arches de Noé ou à des véhicules ...
... interstellaires, qui ne sont pas sans rappeler l’esprit de ses débuts dans l’aéronautique.
Dans la capitale, pour diffuser sa production, il expose régulièrement au Salon des Ateliers d’Art dès 1953.
Les pièces émaillées de la première période sont souvent monochromes avec un volume dynamique, presque ‘aérodynamique’, inspiré du vivant.
Vers 1955, sa rencontre avec le peintre Jean Rustin (1928-2013) lui permet de définir le style si personnel et identitaire de sa production : le décor sacrifié est fait à main levé et l’utilisation d’oxydes métalliques avant l’émaillage apporte au fond l’effet nuageux ou pierreux. Ce style visuel et reconnaissable de tous fait le succès de Jacques Blin.
Son travail est récompensé dans les expositions nationales et internationales notamment pour ses pièces néo-préhistoriques rupestres. (1958, Grand Prix Bernard Palissy - 1962 Médaille d'Or à l'exposition internationale de la céramique - 1965 Médaille d'Or SAF ...)
Au fil des années, les couleurs s’éclaircissent en même temps que s’assagissent les formes et le dessin.
En restant fidèle à sa technique d’émaillage et de gravure, le céramiste donne à son œuvre une continuité dans la diversité, et démontre son indépendance d’esprit dans la société d’après-guerre en pleine mutation sociale et économique.
La diversité et la richesse iconographique (bestiaire sauvage et fantastique, légendes mythologiques, scènes de la vie quotidienne …) apporte à l’œuvre de Jacques Blin une fantaisie poétique, teintée d’humour et d’humanisme. Une œuvre humaniste qui reflète l’esprit et le cœur de son créateur.
Pendant plus de 40 ans, Jacques Blin fût un fervent militant pour défendre et promouvoir sa profession et les métiers d’art dès 1953.
De 1971 à 1991, il a été Président de la Chambre Syndicale des Céramistes et des Ateliers d’Art de France et organisateur du Salon des Ateliers d’Art, qui sont aujourd’hui la Fondation des Ateliers d’Art de France et le Salon Maison&Objet.
A ce titre, il fut honoré des distinctions de l’ordre Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1980, Chevalier de la légion d’Honneur en 1983, Officier de l'Ordre National du Mérite en 1988 en qualité de Vice-président de la confédération française des métiers d'art. Pendant cette période de 20 ans, il a occupé la Vice Présidence de l'Académie Internationale de la Céramique (AIC), dont le siège est toujours à Genève, en Suisse. (références Art Angelus Jacques Blin de Christine Lavenu)