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Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro
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Réf : 111457
3 800 €
Époque :
XVIIIe siècle
Provenance :
Italie (dessin), France (cadre)
Materiaux :
Pierre noire sur papier vergé
Dimensions :
l. 31 cm X H. 22.5 cm
Tableaux et dessins Dessin, Aquarelle & Pastel - Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro XVIIIe siècle - Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro  - Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro Antiquités - Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


+33 (0) 61 46 31 534
Étude de bateau de régate vénitienne attribuée à Alessandro Mauro

22.5 x 31 cm (40 x 49 cm encadré)

Cette étourdissante étude baroque représente une embarcation de régate, un type de barque qui s’était développé à Venise au dix-huitième siècle pour les régates organisées par la Sérénissime à l’occasion de visites de personnalités royales ou princières. Nous proposons de rapprocher ce dessin de l’œuvre d’Alessandro Mauro, un artiste qui s’était fait une spécialité de ce genre de composition, comme en témoigne un dessin conservé au Metropolitan Museum.

1. Description de l’embarcation

La plus grande fantaisie décorative règne dans cette étude préparatoire, qui mêle éléments mythologiques, références à l’Egypte antique et éléments exotiques. Notre dessin constitue vraisemblablement une première pensée, destinée à être par la suite épurée et précisée par un travail à la plume (comme en témoigne la tâche d’encre située en bas à gauche). Un quadrige d’hippocampes guidé par ...

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... Neptune se dresse à la poupe de l’embarcation, représentée bien au-dessus de sa ligne de flottaison (peut-être pour en déterminer le volume à vide). L’un des hippocampes est chevauché par un triton, alors qu’Amphitrite s’allonge aux pieds du dieu des mers.

Le centre de la barque est occupé par un vaste baldaquin reposant sur quatre atlantes et surmonté d’un personnage chevauchant un animal (un dragon ?). Trois personnages trônent assis sous le baldaquin, l’un d’un dans un siège en forme de griffon. Cette allusion à l’antiquité égyptienne fait écho au soleil ailé (parfois un symbole du dieu Horus comme au temple d’Edfou en Egypte) qui orne les côtés du promontoire sur lequel repose ce baldaquin.

Un autre personnage porte-drapeau est accroupi à l’arrière de la barque sur un siège surélevé au revers duquel figure une sirène couronnée dont le bras, étendu en arrière, repose sur un mascaron décoré d’un visage rayonnant (Hélios ?) et dont le torse surmonte une tête d’éléphant. Les têtes des rameurs et leurs rames sont esquissées tout au long de la barque dont les flancs sont agrémentés de naïades allongées.

2. Les embarcations de régate vénitiennes

Une exposition tenue en 2013 à la Ca’ Rezzonico (le musée du dix-huitième siècle vénitien) rendait hommage à ces embarcations de régate à travers les études et les estampes qui les représentent. Parmi les cérémonies les plus spectaculaires de Venise figuraient certainement les régates organisées par la Sérénissime en l'honneur des princes et des souverains en visite dans la ville. Les artistes les plus importants du XVIIIème siècle ont prêté leur concours à la création de ces bateaux extravagants aux noms exotiques de bissona, malgarota ou peota.

Les spécialistes en la matière étaient Andrea Urbani et les frères Alessandro et Romualdo Mauro. Nés dans une famille de décorateurs de théâtre et originaires du Piémont, nous connaissons peu d’éléments biographiques les concernant. Alessandro fut l’architecte de l’opéra de Dresde et (en collaboration avec son frère Romualdo) celui du Théâtre Saint Samuel de Venise, mais travailla également comme machiniste et scénographe à Vienne, Rome et Turin. Un dessin réalisé vers 1737 et conservé au Metropolitan Museum (8ème photo dans la galerie) témoigne de son activité de concepteur de barque de régate. Ce dessin est une version beaucoup plus élaborée que celle que nous présentons puisqu’il a été entièrement retravaillé à l’encre brune. Toutefois une figure située à l’avant du bateau, réalisée uniquement à la pierre noire (9ème photo dans la galerie), témoigne encore d’une technique assez proche de celle de notre dessin.

Il est difficile de savoir si l’embarcation représentée sur notre dessin a été vraiment réalisée ou si elle est restée au stade de projet mais en revanche l’avant de notre barque (Neptune et le quadrige d’hippocampes chevauché par un triton) offre un certain nombre de similitudes avec celui d’une embarcation de parade représentée dans l’estampe publiée par Michele Marieschi appelée La régate sur le Grand Canal, entre les Palais Foscari et Balbi (10 et 11ème photos dans la galerie). Cette estampe est datée de 1741 ce qui pourrait confirmer une datation de notre œuvre autour de 1740. La partie située entre Neptune et le quadrige qui le précède de cette étrange embarcation à aubes semble être en partie immergé, confirmant que la ligne de flottaison de notre barque était sans doute destinée à être beaucoup plus basse que celle représentée sur notre dessin.

Le Musée Correr à Venise conserve l'une des plus importantes collections de gravures et de dessins consacrée à ces productions baroques spécifiquement vénitiennes. Ces embarcations étaient destinées à durer le temps d'une fête et ne sont plus documentées aujourd'hui que par des dessins préparatoires ou par des estampes qui témoignent de la somptuosité de leur décoration. Ce goût pour les embarcations de régate dura pendant tout le dix-huitième siècle vénitien et la conception d’embarcations de régates attira également de grands maîtres comme Giambattista Tiepolo, Francesco Guardi ou Giambattista Piranesi. Libérée des contraintes fonctionnelles, l'imagination des artistes se révèle dans des inventions capricieuses mêlant motifs ornementaux, scènes mythologiques et figures allégoriques.

Ainsi, c’est vraisemblablement lors de son séjour à Venise entre 1743 et 1747 que Giovanni Battista Piranesi (1720 – 1778) réalise ce projet pour une gondole de cérémonie, aujourd’hui conservé à la Morgan Library à New York. Deux études de bissona réalisées par Francesco Guardi et conservées au Victoria and Albert Museum de Londres démontrent la persistance de l’intérêt pour les barques de parade dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle.

3. Provenance et encadrement

Le détail présenté dans la galerie (7ème photo) nous permet de voir la marque de Cesare Frigerio (L. 4363), un banquier milanais dont la collection a été dispersée après son décès en 1977. Ce détail nous permet aussi d’apprécier la finesse du cadre Régence dans lequel ce dessin a été encadré. Entièrement sculpté, il comporte une ornementation particulièrement complexe reposant sur un jeu de trois frises composées de motifs floraux et végétaux.

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Stéphane Renard Fine Art

Dessin, Aquarelle & Pastel