Par Galerie de Lardemelle
Raymond Auguste Quinsac MONVOISIN
(Bordeaux, 1790 – Boulogne, 1870)
Portrait d’homme
Huile sur toile
Signée et datée à gauche
60 x 50 cm
1835
Monvoisin est un peintre intéressant mais assez méconnu en France, contrairement à l’Amérique latine (particulièrement le Chili) où il passa une quinzaine d’années et où il est considéré comme un artiste majeur.
Formé à Bordeaux par Pierre Lacour pendant plusieurs années, Monvoisin part se perfectionner dans l’atelier de Pierre-Narcisse Guérin aux Beaux-Arts de Paris, qu’il intègre en 1816. C’est un élève laborieux et opiniâtre, voire acharné au travail, qui remportera plusieurs concours internes à l’école et participera presque chaque année au grand Prix de Rome de peinture. Ayant finit par obtenir la seconde place en 1820, et une troisième place en 1821, c’est grâce à la recommandation de Gérard et au soutien de Louis XVIII (dont il avait peint un portrait en 1820) que l’Etat ...
... lui accorde une pension pour aller étudier à Rome. Il y rencontre Domenica Festa, et l’y épouse en 1825, juste avant le retour du jeune couple à Paris.
Il connait alors un certain succès et développe sa clientèle, dans laquelle figure par exemple le duc d’Orléans, qui lui achète plusieurs tableaux à thématique mythologique ou italienne. A l’apogée de sa carrière au début des années 1830, Monvoisin se spécialise dans la peinture d’histoire et reçoit des commandes de l’Etat, notamment pour la galerie historique de Versailles, et vers 1840 il se lance dans la production de quelques tableaux de genre, tout en exécutant régulièrement de nombreux portraits.
Pourtant, malgré sa gloire (médaille de 1ère classe au Salon de 1831, Légion d’Honneur…), il connaît des problèmes de santé et de couple, et surtout une brouille depuis 1835 avec de Cailleux, le secrétaire général des musées royaux ; tout cela le décide en 1842 à répondre favorablement aux sollicitations (qui remontaient à 1838) d’intellectuels et diplomates chiliens, dont il était proche depuis une quinzaine d’années, qui lui proposent de venir fonder une école de peinture au Chili.
Il va alors passer quatorze années en Amérique du Sud, essentiellement au Chili, à l’exception de deux intermèdes au Pérou en 1845, où il fonde une école de peinture à Lima, et en 1847; il séjourna également 3 mois en Argentine lors de son arrivée sur le continent fin 1842, et plusieurs mois au Brésil, au retour d’un court voyage en France durant l’été 1847, où il sera notamment décoré par l’Empereur Pedro II. Considéré comme un précurseur des Beaux-Arts au Chili, il y forma de nombreux élèves, et y aurait peint plus de 500 tableaux; on trouverait aujourd’hui environ 300 peintures au Chili (dont 70 dans des collections publiques), 65 en Argentine, 18 au Pérou et 8 au Brésil.
Monvoisin regagna la France à la fin de 1857; peintre désormais oublié, il se consacra à des peintures à thèmes sud-américains (paysages, portraits) qu’il exposait au Salon et étaient reproduites en gravure par l’éditeur Goupil.
Les dernières années de sa vie, passées à Boulogne sur Seine, se déroulèrent sous le signe du spiritisme et de l’intérêt pour la médecine homéopathique.
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