Par Galerie Gilles Linossier
Huile sur toile.
Portrait d'une jeune femme en Allégorie de la Prudence.
Elle tient dans sa main droite un miroir (attribue de la Prudence) lui même entouré d'un serpent dans sa partie supérieure.
Son costume, de grande qualité, ornementé de dentelles, de broderies dorées et de perles à la ceinture et sur le bras gauche, nous donne à penser que cette femme est une dame de la haute société. Elle porte un drapé de couleur bleu sur lequel est accroché un bijou en or, serti de pierres précieuses et se finissant par une perle de grande dimension.
La minutie du visage et l'emploi des couleurs vives tirées de l'art italien qu'Antoine Pesne appréciait particulièrement, nous permettent de confirmer l'attribution de l'oeuvre à cet artiste. En effet, en 1705, il quitta Paris pour Rome, puis Naples, avant de séjourner à Venise. Se liant d'amitié avec Andrea Celesti et séduit par les prestiges de la couleurs, il étudia les grands coloristes italiens, affinant ses ...
... compétences de coloriste ce qui lui valu d'être considéré comme l'un des meilleurs peintres de cette ville.
L'une des qualités stylistiques d'Antoine Pesne est sa capacité à représenter les aristocrates dans des significations allégoriques ou mythologiques, tel est le cas de notre portrait.
La coiffure de la femme, dite « tapé », typique de l'époque, dégage son visage tout en faisant revenir des cheveux le long de son épaule gauche. Elle est agrémentée d'un nœud rose surmonté d'une plume dorée. De part la forme de cette coiffure, nous pouvons datée cette peinture vers 1750.
Antoine Pesne est alors le premier peintre du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume Ier, depuis les années 1720, puis Frédéric II lui conserva ses faveurs.
Antoine Pesne (1689-1757)
Fils et élève du portraitiste Thomas Pesne et neveu du graveur Jean Pesne, il fut placé par son père dans l'atelier de son grand-oncle, Charles de La Fosse.
Après son séjour en Italie, il devint peintre de la Cour de Berlin suite à la réalisation du portrait du Baron de Kniphausen qui plu particulièrement au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume Ier.
S'en suivi une exécution importante de portraits de la cour considérés comme étant d'une très grande beauté.
L'écrivain Jean-Baptiste Boyer d'Argens disait d'ailleurs de cet artiste : « Il est vrai que les portraits de Pesne sont supérieurs à ses tableaux d'histoire : Il y a dans ses portraits, j'ose le dire, une couleur plus vraie que dans ceux de Rigaud, une vigueur qui a manqué très souvent à ceux de Largillière, une noblesse qu'on ne trouve pas dans ceux de Rembrandt ».
Carrière remplie de succès, Antoine Pesne réalisa également des sujets mythologiques et allégoriques toujours dans un goût coloré vénitien.
Cela nous conforte dans l'attribution de notre très joli portrait d'Allégorie de la Prudence.
Musées et Prix
Les Tableaux de Pesne sont principalement dans des Palais ou Musées Allemand, tels que le Château de Charlottenburg, celui de Rheinsberg ou encore le palais de Sanssouci.
Mais nous retrouvons aussi plusieurs de ses œuvres dans d'autres pays, comme le Portrait de Jean Mariette qui est exposé au musée Carnavalet, son Portrait d'un seigneur allemand qui se trouve au musée des Beaux-Arts de Brest ou encore Le portrait de Lord Keith présenté à la Scottlish National Portrait Gallery, en Ecosse, et bien d'autres.
Artiste très reconnu encore de nos jours, nous pouvons retrouver plusieurs de ses tableaux en vente, dont les six suivants :
Les deux portraits de ses petits enfants se sont vendus en 2012
pour la somme de 186 915 euros sous le lot 197 de la vente Christie's de Londres
Le duc Friedrich de Schleswig Holstein Sonderburg Beck était quant à lui estimé entre 214 000 et 321 000 euros en Suède.
Le très beau portrait du peintre Jean Baptiste Gayot Dubuisson,
estimé entre 50 000 et 70 000 euros en Allemagne présente des similitudes de réalisation avec notre Allégorie.
La main droite du peintre est placée comme un miroir de la main gauche de notre portrait.
Tout deux tendant l'index vers le bas, les autres doigts se refermant sur la paume de la main.
De plus, le travail de lumière sur les boutons de Dubuisson et le travail d'ébénisterie du fauteuil sont semblables à la réalisation des broderies dorées de la robe de notre femme et des détails de ses bijoux.
Ces similitudes de position de la main et des touches de peintures des costumes se retrouvent également dans le tableau cité plus haut, d'un Seigneur Allemand, exposé au musée des Beaux-Arts de Brest.
La princesse Wilhelmine de Prusse, plus tard Margravine de Bayreuth (1709-1758) peinte vers 1725,
estimée pas moins de 40 000 à 60 000 euros en l'Allemagne, nous permet également de constater de similitudes avec notre tableau de par la réalisation du visage, doux, les yeux rond, d'un trait presque dessiné.
Enfin, le portrait probablement de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche était estimé entre 40 000 et 50 000 euros.
Ce dernier se rapproche de notre peinture sous bien des angles.
En effet, l'impératrice, la tête de trois quart, porte également une coiffure « tapé ». La délicatesse du visages est exécutée de manière similaire à notre tableau. Les traits sont fins, les yeux assez ronds qui soulignent le regard du sujet, les drapés et leurs lumières sont réalisés d'une manière équivalente.
Afin, l'arrière plan est très semblable à celui de notre allégorie. Les arbres sont peints dans les mêmes teintes et sont esquissés par la même touche, rapide et floutée.
Dimensions : H 107 cm x L 85 cm
Dimensions avec cadre : H 134 cm x L 112 cm x P 9 cm
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