Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur toile.
Vêtu d’un pourpoint à crevés rouge-bourgogne, le torse barré par une écharpe sombre brodée de fils d’or, et le col ceint par une fraise souple et tombante dite « à la confusion », cet éphèbe est coiffé d’un large béret orangé surmonté d’une plume d’autruche.
On retrouve ici la préférence de Dandini pour des représentations de personnages en demi-figures avec de forts contrastes de clair-obscur et des carnations « neigeuses ». Notre modèle au regard lascif est l’illustration du goût de Dandini d’explorer avec langueur ses modèles masculins pour mieux saisir leur sensibilité.
Bien que le sujet soit portraituré dans le sens inverse, le costume, la pose mais aussi les traits du visage nous ramènent inévitablement vers le portrait conservé au Palais Pitti de Florence. Et surtout vers une autre peinture semblable vendue par la maison de vente Dorotheum de Vienne en 2012.
Si l’on considère que notre tableau est bien un ...
... portrait de Bartolomeo Landini (musicien des grands ducs de toscane), en tout cas du jeune homme identifié comme tel dans quatre versions antérieures (dont celles citées plus haut), on peut le dater autour de 1640. En effet, ces peintures sont situées dans le milieu des années 1630 par Sandro Bellesi. Et notre jeune homme parait être âgé de cinq années de plus.
Enfin, l’historien du 17e siècle Filippo Baldinucci lui-même, dans ses notes biographiques sur Cesare Dandini, évoque « une belle tête de jeune homme portant un béret représentant le musicien Bartolomeo Landini ».
Nous avons choisi de vous présenter l’œuvre dans un spectaculaire cadre de la fin du 17e siècle en bois sculpté et doré à décor de larges feuilles enroulées et stylisées.
Dimensions : 60 x 45 cm la vue – 88 x 72 cm avec le cadre
Cesare Dandini (Florence 1596 - Id. 1657) est le frère ainé de Vincenzo (auquel il enseigne la peinture) et l’oncle de Pietro (ou Pier). Ainsi que le relate l’historien de l’art Filippo Baldinucci (1624 – 1697), Cesare se forme dans les ateliers de Francesco Curradi, Cristofano Allori puis Domenico Cresti. Sa beauté singulière - la gravure de Giovanni Battista Cecchi d’après un autoportrait disparu en atteste – fait de lui un modèle pour ses maîtres.
Sa peinture, d’abord influencée par le cinquecento du Pontormo et du Bronzino et sensible à l’art du Caravage, se caractérise par une manière claire et lisse visant la perfection immobile de ses sujets.
En 1621, Dandini s'inscrit à l'Accademia del Disegno à Florence, et dès les années 1630, il travaille pour de nombreux grands mécènes, dont Lorenzo de Medicis qui était déjà son principal bienfaiteur. Il développe une peinture théâtrale et idéalisée qui combine des éléments réalistes et classiques, tant dans la forme qu’à travers sa palette de couleurs.
Outre les nombreuses peintures ornant les églises toscanes, ses tableaux peuvent être admirés dans les plus grands musées du monde : La Charité au Metropolitan Museum of Art de New-York, Renaud et Armide à la Galerie des Offices à Florence, Moïse défendant les filles de Jethro à la National Gallery of Ireland à Dublin…
Littérature:
S. Bellesi, Cesare Dandini, 1996.
F. Baldinucci, Notizie dei professori del disegno da Cimabue, 1681.
M. Gregori, La Peinture à Florence, 1994
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