Par Galerie Gilles Linossier
Alexandre Roslin (1718-1793)
Portrait de la princesse Anastasia Ivanovna Troubetzkaïa (1700-1755), épouse du field Marshall Ludwig comte de Hesse Homburg
Pastel sur velin monté sur chassis
Cadre, en bois doré, d'époque et richement sculpté
Dimensions hors cadre
63,5 cm x 48,5 cm
La très grande qualité des éléments qui entrent dans la composition de ce portrait: la finesse du rendu de son expression, celle du velin d'agneau parfaitement préparé et le caractère royal de son cadre qui ressemble à ceux qui entourent les portraits à Versailles des membres de la famille royale, font immédiatement penser à un objet commandé par un membre de la haute aristocratie européenne présent à Paris dans les années 1750. L'habillement de la femme du portrait correspond en effet à la mode féminine qui a existé à Paris et à Versailles de 1750 à 1765: noeud papillon autour du cou, fleurs dans les cheveux et sur la poitrine, découpe de la robe et châle de ...
... soie chatoyant entourant les épaules.
Le visage de la femme, animé et intelligent, est identique à celui du portrait posthume de la princesse Troubetzkaïa commandé en 1757 à Roslin par son mari et où elle porte une splendide robe d'apparat qui était probablement de la présentation à la cour de Versailles en présence du roi.
Roslin étant arrivé à Paris en 1752 après avoir voyagé en Allemagne et en italie après son départ de Suède en 1745, le pastel de la princesse a sûrement été fait entre 1752 et 1755 date de sa mort. Il a utilisé pour le portrait de 1757 un autre déjà fait par lui quelques années auparavant, où elle est vêtue avec plus de simplicité.
Au moment de la prise de pouvoir en 1741 de la tzarine Elisabeth la princesse avait fait partie de ses dames d'honneur. Puis elle avait accompagné son mari dans ses voyages dans toute l'Europe avant qu'ils ne viennent tous deux s'installer à Paris, capitale incontestée du raffinement et du plaisir de vivre, où Roslin connut, dès son arrivée, un succès qui établit partout son immense renommée.
Nous remercions, M. Philippe d'Arcy, expert agrée par l'union française des Experts, pour son certificat.