Par Galerie Delvaille
Mobilier français du XVIIIe siècle et Tableaux fin du XIXe début du XXe siècle
Huile sur toile, signée en bas à droite
Dimensions : H. 168 x L. 110 cm
En Europe, les Beaux-Arts réinventent au 19ème siècle « le corps antique dans tous ses atours ». On assiste à un important retour d’intérêt pour la Grèce et la Rome antiques qui vont fournir à l’Art académique ses principaux sujets. Avec comme chef de file William Bouguereau (1825–1905), cet art va connaitre un immense succès avant d’être péjorativement appelé « pompier » à l’arrivée de l’art moderne ; Très apprécié aux Etats Unis, cette remarquable peinture académique va être réhabilitée à partir des années 1970, et le monde de l’Art apprécie aujourd’hui le talent de ces artistes exceptionnels.
Né en 1827, Pierre Honoré Hugrel fait son apprentissage à l’école des beaux-arts de Paris. Il reçoit les cours de Charles Gleyre, peintre suisse qui forma entre autres, Alfred Sisley, Claude Monet, et Frédéric Bazille. Mais contrairement à ces derniers, ...
... Hugrel choisit de rester dans la voie classique où il va exceller dans les portraits, les nus et les sujets mythologiques. Comme dans son tableau conservé au musée des beaux-arts de Nice (Le Sacrifice au dieu Pan), Hugrel s’inspire de la renaissance Italienne et notamment de Botticelli pour créer un univers mythologique mais toujours onirique. Sa technique de dessin remarquable permet également à Hugrel de réaliser des commandes officielles, comme un grand portrait de l'Empereur Napoléon III que l’Etat français lui commanda en 1862 (aujourd’hui conservé au musée de la Légion d’honneur, à côté du Musée d’Orsay). Pierre Honoré Hugrel exposa au salon de Paris de 1850 à 1880, obtenant une médaille en 1868 ; Pourtant, on ne connait que quelques œuvres de grands formats dont la plupart sont la propriété de musées français importants (Nice, Laval, Beaune, Rouen…). Les tableaux de cet artiste sont rarissimes sur le marché.
Ce chef d’œuvre nous montre le soin que Pierre Honoré Hugrel apportait à chacune de ses œuvres monumentales. Il s’agit très certainement du tableau avec lequel l’artiste obtint en 1868 une médaille au salon de Paris. Elle représente Vénus dévêtue, qui d’un geste ample vient confisquer à son fils Cupidon son carquois rempli de flèches. Chaque détail de la composition est traité avec talent et maîtrise. Le drapé transparent tombe avec souplesse, la carnation et les chevelures sont admirables, les fleurs et les papillons au premier plan sont dessinées avec un réalisme étonnant ; Notons que la chevelure de Venus est la même que celle de la Bacchante (138 cm x 206 cm), œuvre de Pierre Honoré Hugrel réalisée en 1864 et conservée au musée des beaux-arts de Rouen.