Par Galerie Pellat de Villedon
Mobilier, objets d'art et tableaux
Pendule, bronze ciselé et doré, mouvement de Gille l'Aîné à Paris (seul le cadran est signé), caisse attribuée au bronzier Jean-Joseph de Saint-Germain, vers 1755. Dim. (H x L x P): 54 x 37,5 x 16 cm.
Le cadran circulaire émaillé, signé « Gille l'Aîné », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; il est inscrit dans une superbe caisse mouvementée entièrement réalisée en bronze ciselé et doré et richement décorée de rinceaux et d’un cartouche chantourné de feuilles d’acanthe ; les côtés et la partie inférieure de la façade sont ornés de motifs ajourés dessinant des rinceaux, des feuillages et des fleurettes stylisés ; enfin, l’amortissement est décoré d’une figure féminine drapée « à l’antique ».
La composition originale de cette pendule à poser nous permet de la faire figurer parmi les modèles rocailles les plus aboutis du milieu ...
... du XVIIIe siècle et de rapprocher le modèle de l’œuvre de l’un des plus importants bronziers parisiens de l’époque : Jean-Joseph de Saint-Germain.
En effet, ce dernier est l’auteur de nombreux modèles de pendules et notamment d’un exemplaire stylistiquement proche qui est illustré dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p.131, fig.2.8.23. Parmi les rares autres modèles répertoriés avec quelques variantes, citons notamment :
un premier exemple provenant des collections du château des Mesnuls, est passé en vente à Paris, Me Lair-Dubreuil, Palais Galliera, les 15-16 mai 1924, lot 113
un second exemple, le cadran signé Amant à Paris, qui fut léguée en octobre 1927 par Amédée Gonin au Musée des Arts décoratifs de Lyon (illustrée dans P. Arizzoli-Clémentel, C. Cardinal et A. Mazur, Ô Temps ! Suspends ton vol, Catalogue des pendules et horloges du Musée des Arts décoratifs de Lyon, Lyon, 2008, p.64, catalogue n°20).
un troisième, sur terrasse à Bowhill house
un quatrième avec phase de la lune et lourd contre-socle orné de lions passé chez Richard Reddind antiques ltd.
Jean-Joseph de Saint-Germain
Il occupe une place centrale dans le monde tre?s actif des fondeurs ciseleurs parisiens au milieu du XVIIIe sie?cle. Plus particulie?rement spe?cialise? dans la re?alisation de caisses de pendules entie?rement en bronze dore?, il a laisse? une œuvre importante au cours de sa longue carrie?re, qui a e?te? e?tudie?e par Jean- Dominique Augarde.
Par sa me?re, Jean- Joseph de Saint-Germain e?tait allie? a? la famille Prieur, puissante dynastie de ciseleurs, dont le plus illustre fut son contemporain, Jean-Louis Prieur (ne? vers 1725).
Sa cliente?le comprenait des e?be?nistes, des horlogers, des ne?gociants et une riche cliente?le prive?e. L’un de ses premiers clients fut tre?s certainement son pe?re, auquel il fournit des bronzes pour des meubles d’e?be?nisterie. Par ailleurs, Saint- Germain collabora en particulier a? partir de 1752 avec l’e?be?niste Antoine Foullet qui s’e?tait e?galement spe?cialise? en caisses de pendules.
Ayant rec?u sa formation dans les anne?es 1730 en pleine e?closion de la rocaille, il acce?da a? la mai?trise en 1746 comme mai?tre fondeur en terre et sable. En 1765, il fut e?lu jure?, haute charge de sa corporation qu’il occupa pendant plusieurs anne?e.
Un prospectus publie? apre?s l’installation rue Saint-Nicolas permet d’esquisser l’e?tendue de sa production : « Saint-Germain, mai?tre fondeur, ciseleur et modeleur fait et vend toutes sortes de boetes pour dorer en or moulu ou en couleur d’or, comme bronze, garnitures de commodes, bras de chemine?e a? plusieurs branches, grils, flambeaux, lustres, girandoles, boetes de pendules, cartels de toutes espe?ces, boetes a? carillon et a? secondes, boetes e?le?phantes [sic], a? lion, a? taureau et autres, fait les dessins et mode?les en cire, le tout a? juste prix ». L’importance de la production de boi?tes de pendules aux ornements spe?cifiques est manifeste.
Saint-Germain fournit, directement ou par l’interme?diaire d’horlogers, de doreurs ou de marchands merciers tels que Lazare Duvaux, une cliente?le tre?s haut place?e.
On peut citer, outre la duchesse d’Orle?ans, les ducs de Tallard et de Pralins, les marquis de Pange et d’Eaubonne, ou l’un des plus ce?le?bres collectionneurs du XVIIIe sie?cle, le financier Blondel de Gagny. Le Garde-Meuble royal fut e?galement client de Saint- Germain ; ce dernier livra notamment en aou?t 1763 une pendule figurant l’Enle?vement d’Europe qui devait figurer, jusqu’a? la Re?volution, dans le grand cabinet de Madame Victoire, l’une des filles de Louis XV re?sidant a? Versailles. Son commerce ne se limita pas au royaume. La duchesse de Parme, autre fille de Louis XV, les rois Adolphe-Fre?de?ric de Sue?de et Auguste III de Pologne, le landgrave de Hesse-Kassel, les e?lecteurs de Bavie?re et de Tre?ves compte?rent parmi sa cliente?le europe?enne.
Usures à la dorure, verre bombé du cadran changé.
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Prix : Sur demande