Par Cristina Ortega & Michel Dermigny
Arts de la Chine et du Japon
Paravent à six feuilles, Kayo Zu, Faucons sur un perchoir, école de Soga, époque Edo, XVIII? siècle
Ce paravent à six feuilles, de type oshi-e hari (peintures montées sur écrans), est réalisé avec des pigments appliqués sur papier. Il est assemblé à l’aide de bandes de papier et de soie, ainsi que de baguettes laquées noires, ornées de ferrures de protection en laiton gravé.
Le terme technique kay? zu, signifiant « faucon sur un perchoir », décrit des faucons immobiles. Ces oiseaux sont attachés au perchoir par un cordon. Le mot kay? est composé des caractères ka (perchoir) et y? (faucon).
Chaque feuille du paravent représente un faucon, image saisissante d’un oiseau de proie, posé sur un perchoir intérieur dont le voile de soie laisse entrevoir les plumages en transparence. Les perchoirs extérieurs, quant à eux, sont protégés par de la paille, soulignant l’importance accordée à ces oiseaux. Chaque rapace, représenté dans une position ...
... différente, est attaché à un cordon finement dessiné, témoignant d’un souci du détail remarquable et conférant à l’ensemble un réalisme saisissant.
Ce paravent s’inscrit dans une tradition artistique nourrie par la passion de la noblesse pour la fauconnerie, particulièrement prisée aux XVII? et XVIII? siècles, dont les origines remontent au Moyen Âge. De nombreux artistes, tels que Hashimoto Senkei, élève de Kan? Tan’y?, se sont illustrés dans ce genre en travaillant pour le clan Obama de Wakasa, dans la province d’Echizen, aujourd’hui Fukui. Issu d’une lignée d’artistes spécialisés, Senkei perpétue un art transmis par son père, Hashimoto Ch?bei, alors connu sous le nom de « Faucon de Tsuruga ».
Le daimy? de Tsuruga (province d’Echizen) employait un groupe de peintres spécialisés dans la représentation des faucons. Ces artistes étaient fortement influencés par Soga Chokuan et Soga Nichokuan, peintres du XVII? siècle dont l’approche consistait à insuffler aux faucons un caractère vibrant et une vivacité obtenus grâce à une observation studieuse de la nature.
Grâce à une représentation minutieuse des détails du plumage, du bec et du regard vif des oiseaux, chaque panneau offre une variation subtile dans la posture des faucons, la couleur du plumage ou encore la manière dont le cordon est noué. Ces oiseaux de proie, en tant que chasseurs alertes et prêts à se déplacer avec une grande rapidité, sont dépeints avec une vivacité qui leur confère une présence dynamique.
Cette diversité perceptible d’un panneau à l’autre enrichit la composition globale, invitant le spectateur à contempler la rigueur et la liberté de l’artiste dans l’étude de la nature. Durant la période Edo, ces écrans étaient principalement utilisés par la noblesse et conservés dans les châteaux, ce qui explique que certains d’entre eux sont encore aujourd’hui en excellent état.
Des paravents à décor de faucons sont exposés, entre autres, au Musée Guimet à Paris, au Museum für Ostasiatische Kunst à Berlin et à l’Université de Tsukuba au Japon.
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