Par GSLR Antiques
Paire de fauteuils à la reine en acajou mouluré et sculpté et bronzes dorés au mercure. Travail parisien de la fin 18e siècle, toute fin de l'époque Louis XVI, révolutionnaire ou début Directoire. circa 1790.
Nos sièges ne portent pas d'estampille mais sont assurément le travail d'un grand ébéniste parisien, à notre avis Jacob pour de nombreuses similitudes avec les décors et finitions de sièges estampillés de cet ébéniste. Cependant, ils peuvent aussi être attribués à Molitor qui utilisa ces motifs de pyramides en bronze doré sur les dés de raccordement sur des chaises klismos.
La qualité de la fabrication, des matériaux, des finitions, l'élégance des proportions rend l'attribution à Jacob très vraisemblable : ils sont typiques du style dit à l'Etrusque, très en vogue à la fin du XVIIIe siècle et directement inspiré des pièces de fouilles de l'antiquité greco-romaine, dessinées par le peintre David. Georges Jacob, à la pointe de la mode, ...
... fut un des pionniers initiateurs de ce style nouveau en créant les premières chaises en acajou dites à l'anglaise pour le Comte de Provence à Versailles. Il lance le style étrusque en concevant le mobilier à l'étrusque en acajou sculpté, livré en 1788 pour la laiterie du Château de Rambouillet. Sa clientèle éprise de nouveautés comprend outre la famille Royale, le duc d’Orléans, le banquier Laborde, la marquise de Marbeuf, des étrangers fixés à Paris comme le comte Kerry ou la princesse Kinsky, ou encore le roi de Naples. Bien que des dénonciations aient été portées contre lui pendant la Terreur, Georges Jacob ne fut pas inquiété grâce à la protection de David. Il fournit même des meubles pour la Convention et les bureaux des Comités. À cette occasion, il reçut des modèles de deux architectes que David lui recommanda, Percier et Fontaine, point de départ d’une collaboration fructueuse.
Il est donc difficile de dater avec précision ces fauteuils. Il peut s'agir d'une "production de pointe" datant de juste avant la révolution, ou d'une commande pour un conventionnel ou d'une grande fortune née du Directoire? C'est la raison pour laquelle nous les datons de "circa 1790".
Ces fauteuils sont assurément un modèle précurseur à la pointe de la mode inspiré par l'anglomania et le goût russe à la fin du 19e siècle. Au premier coup d'oeil, on les prendrait pour des sièges russes dans le goût Louis XVI exécutés en 1900, pourtant il s'agit bien de sièges de la fin 18e siècle. Un modèle vraiment intéressant, pour amateurs.
Pour beaux spécimens, nous avons offert le niveau de restauration qu'ils méritent : les fauteuils ont été recouverts à neuf d'un magnifique velours de soie vert foncé de la maison Tassinari et Châtel. Le velours est réhaussé de galons cablés anciens (très probablement au fil neuf), stock ancien mais resté neuf et jamais posés avant nos fauteuils. Le vernis au tampon ancien a été nettoyé et repoli, mais pas refait à neuf. Nos fauteuils sont donc en parfait état. Ce sont des pièces de collection de très haute qualité.
NB : nous disposons d'une bergère assortie, en cours de restauration avec des finitions identiques qui sera mise en vente un peu plus tard.
Hauteur d'assise 43cm
Hauteur du dossier 90cm
Largeur 59cm
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Paire de fauteuils d'époque Directoire en acajou et bronze doré attribués à Jacob » présenté par GSLR Antiques, antiquaire à Grenoble dans la catégorie Fauteuil & Bergère Directoire, Sièges.