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Paire d'encoignures Transition marquetée de bois de rose, estampillée Leleu
Paire d'encoignures Transition marquetée de bois de rose, estampillée Leleu - Mobilier Style Transition Paire d'encoignures Transition marquetée de bois de rose, estampillée Leleu - Galerie Pellat de Villedon Paire d'encoignures Transition marquetée de bois de rose, estampillée Leleu - Transition
Réf : 116885
18 000 €
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Jean-François Leleu
Provenance :
France
Dimensions :
L. 74 cm X H. 88 cm X P. 53 cm
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Galerie Pellat de Villedon
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Mobilier, objets d'art et tableaux


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Paire d'encoignures Transition marquetée de bois de rose, estampillée Leleu

Rare paire d’encoignures marquetée de bois de rose en motif dit d’ailes de papillon et d’amarante en encadrements. Chacune des encoignures reposent sur trois pieds gaines marquetés. La façade est en arbalète et ouvre par deux portes fermant à clé, laissant découvrir une étagère. Les montants imitant des pilastres sont marquetés de motifs simulant de larges cannelures. Ces montants sont surmontés de motifs feuillagés en bronze doré et ciselé. Les encoignures sont garnies de bronzes dorés également en entrées de serrures, en astragale et en sabots.
Estampillée Jean-François Leleu (reçu maître en 1764)
Époque transition
Restaurations d’usage
H. 88 x L. 74 x P. 53 cm



La paire d’encoignures que nous présentons aujourd’hui est estampillée de Jean-François Leleu. Que ce soit dans la revue Connaissance des Arts de mai 1962 dédiée à l’ébéniste ou dans « Le mobilier français du XVIIIe siècle » édité en 1989, Pierre Kjellberg ne ...

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... tarie pas d’éloges à son sujet : « Il compte parmi les maîtres les plus talentueux de son époque », « Leleu, le plus grand ébéniste français sous Louis XVI ».

Jean-François Leleu (1729-1807) réalise tout d’abord son apprentissage au Faubourg Saint Antoine, avant d’entrer dans les ateliers de Jean-François Oeben (établi à l’Arsenal) en tant que compagnon. Chez cet ébéniste de renom, il rencontre celui qui deviendra son plus grand concurrent : Jean-Henri Riesener, compagnon lui aussi. En 1763, Oeben décède et sa succession devient un enjeu majeur pour celui qui prendra sa suite. Riesener l’emporte : il prend la direction de l’atelier, livre le célèbre bureau de Louis XV, devient le fournisseur officiel de la Couronne et épouse même la veuve d’Oeben, Françoise Marguerite Vandercruse. Leleu se retrouve dans l’obligation d’obtenir la maîtrise et d’ouvrir son propre atelier en 1764. Il décide de s’installer dans un premier temps Chaussée de la Contrescarpe (proche de la Bastille et de l’Arsenal), puis rue Royale (proche de la place des Vosges).
Même s’il eut perdu sa bataille avec Riesener, Jean-François Leleu n’était pas un proche d’Oeben sans raison : son succès est immédiat et sa réputation ne cesse de s’accroitre. Il reçoit de nombreuses commandes de Madame du Barry et est le principal fournisseur du célèbre Prince de Condé. Nous savons que sa clientèle est prestigieuse et fortunée, toutefois le Garde-Meuble ne semble pas avoir fait appel à lui. Nous ne savons pas précisément la date de l’arrêt de son activité, cependant son gendre, Charles Antoine Stadler, devient son associé en 1780.

Le travail de Leleu, vous l’aurez compris, est recherché et très apprécié au XVIIIe siècle : « Tous se signalent par une qualité d’exécution impeccable et par des matériaux particulièrement sélectionnés ». Quels sont les éléments qui font de ces oeuvres des oeuvres d’exception tant décrites comme telles par Pierre Kjellberg ?

De nos jours, beaucoup de ses meubles sont conservés dans les musées ou présents dans les plus belles collections privées. Un véritable style se dessine autour de son travail. Ces singularités permettent, entre autre, d’affirmer avec certitude l’attribution de Leleu à ces encoignures (confirmant celle indiquée par l’estampille). En effet, il apprécie particulièrement les formes dites robustes, « masculines », fortement architecturées, toujours très équilibrées et donnant une impression de solidité. Un des éléments qui constitue le « style Leleu » sont ces pilastres où s’inscrivent de larges cannelures simulées, comme sur notre paire d’encoignures, ou incrustées de cuivre. Cet aspect architecturé peut aussi être renforcé par les pieds : nous les observons ronds ou carrés, bien sûr toujours massifs et reprenant souvent le motif impressionnant de cannelures (nous pouvons le remarquer sur les pieds des encoignures).

Nous remarquons également que les décors sont généralement inscrits dans une réserve réalisée avec un bois plus foncé que le décor général. Les marqueteries sont géométriques et d’une simplicité élégante : les lignes constituent le décor principal, les dessins de la marqueterie ou les bronzes sont là pour mettre en valeur la composition structurale du meuble. Ces grands panneaux de placage couvrent donc le meuble, mais certains détails montrent avec évidence que cette simplicité n’est pas « si simple ». En effet, les décrochements observés dans les coins de ces panneaux (comme sur les encoignures de notre étude) ou la marqueterie en ailes de papillons, respectant une symétrie parfaite, sont d’autant d’éléments utilisés régulièrement par Leleu.
Enfin, les bronzes ont aussi un rôle et une place bien définie dans le travail de l’ébéniste. Ils sont peu exubérants, ils sont là pour mettre en valeur les lignes, la monumentalité du meuble tel que le prouve la baguette de la partie basse de nos encoignures.
Son concurrent, Riesener apprécie également les constructions très architecturées, mais à la différence de celui-ci, la sobriété générale de Leleu et l’importance donnée à « la force » se dégageant de ses oeuvres sont significatives.
D’autre part, il est intéressant de noter que Leleu se singularise du reste de la production menée par ses contemporains car ceux-ci sont majoritairement d’origine étrangère (allemand notamment). Leleu, malgré les influences d’Oeben, fait partie des trois ébénistes français (qu’il est possible de citer dans le classement des meilleurs ébénistes de son temps).

Autre que son style reconnaissable, l’extrême qualité technique et des matériaux choisis font partis des points à retenir pour le travail de Leleu. Pour exemple, presque tous ses meubles ont un bâti en chêne sans noeuds, sans défauts. Ses montages sont pensés en prévision du jeu du bois. La perfection est poussée jusqu’aux zones non visibles. Il est important de souligner que les bois de rose choisis des marqueteries, notamment pour notre paire d’encoignures, sont réputés : comme BVRB, Leleu sélectionne les meilleurs provenance d’essence de bois.

Ainsi, Jean-François Leleu s’inscrit bien dans ce célèbre style Louis XVI, un style où la rigueur, les formes droites et le dépouillement du décor sont maîtres (il a très peu réalisé de meubles Louis XV). D’autre part, il ne conçoit pas de type de meubles en particulier, comme nous pouvons le remarquer chez certains ébénistes. Toutefois, il réalise peu de meubles légers.

Les encoignures de Leleu sont rares. Nous retrouvons cette forme en façade si originale fait de courbes, de contre-courbes et de décrochements sur une paire d’encoignures estampillée Leleu vendue chez Sotheby’s sous le lot numéro 92 le 23 juin 2021 (ancienne collection du comte de Provence et du marquis de Brunoy).

Galerie Pellat de Villedon

Encoignure Transition

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