Par Tobogan Antiques
Magnifique lustre « aux Termes » en bronze ciselé doré et patiné à douze lumières. Le fût se compose d’un vase de forme ovoïde en bronze bleui orné sur sa panse de frises et de rinceaux feuillagés en bronze doré, surmonté d’une colonne cannelée torsadée à pointes d’asperge finissant par des fleurs et une graine. Trois figures féminines finissant en acanthe tiennent chacune quatre bras de lumière délicatement feuillagés. L’ensemble est suspendu par trois chaines à maillons « antiques ».
La délicatesse de la ciselure des bronzes dorés illustrant l’aboutissement du répertoire décoratif néo-classique à la fin du XVIIIe siècle fait de ce lustre une œuvre de grande qualité, Beurdeley ayant su rendre hommage au modèle original à la provenance prestigieuse.
Oeuvre en relation :
Lustre en bronze ciselé doré et bleui attribué au maître ciseleur et doreur François Rémond (1747-1812), Fin XVIIIe siècle. Offert en 1808 par Napoléon à ...
... Cambacérès pour sa résidence parisienne, l’actuel hôtel de Roquelaure. Conservé au Musée Nissim de Camondo, Paris (Inv. CAM 146)
Biographie :
Alfred-Emmanuel Beurdeley (1847-1919) fut, en 1875, le collaborateur, puis le successeur de son père, Louis-Auguste Beurdeley, l’un des principaux ébénistes du Second Empire, fabriquant essentiellement des meubles de style XVIIIe et désigné comme la « vedette » des expositions et le « préféré des familles royales et impériales ». Si Alfred réalisait le même genre de travaux que son père, il se distingua également non seulement comme un bronzier hors pair mais aussi comme l’un des plus célèbres collectionneurs d’art. Il participa brillamment à l’Exposition Universelle de 1878 où, comparé aux plus célèbres artistes de l’époque, comme Dasson, Grohé, Sauvrezy ou encore Fourdinois, il remporta la médaille d’or. Couronné de gloire, il ouvrit même une succursale à New York. En 1883, suite à sa participation très remarquée à l’Exposition Universelle d’Amsterdam, « Alfred Beurdeley, fabricant de bronzes d’art » était nommé au grade de Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur ; il fut alors porté aux nues tant par le gouvernement que par la critique contemporaine. Sa dernière grande manifestation fut l’Exposition Universelle et Internationale de 1889 où le directeur n’hésitait pas à avancer dans son rapport que « le talent de M. Beurdeley s’impose de lui-même par la seule inspection de ses meubles ».
François Rémond (1747-1812) commence son apprentissage en 1763. En 1774, il devient maître dans la guilde des doreurs de bronze. Il réalise alors de nombreux travaux pour le marchand-mercier Dominique Daguerre et crée des œuvres dans le style turc alors en vogue pour Louis XVI et sa famille. Il collabore avec le ciseleur Pierre Gouthière sur certaines de ses plus grandes œuvres avant 1783, et conçoit des ornementations en bronze pour le fabricant de meubles Jean-Henri Riesener. En août 1774, il rencontre l’ébéniste David Roentgen et entame une collaboration avec lui : la plupart des pièces de Roentgen ont été ornées de bronzes réalisées à Paris par Rémond avec parfois des sculptures d’artistes tels Louis-Simon Boizot.