Par Antiquités Olivier Alberteau
Antiquaire généraliste à Nantes
Huile sur cuivre sur panneau de bois parqueté.
36,2 cm X 45 cm
53,5 cm X 62 cm (encadré)
Reprenant le tableau du musée du Louvre déposé au monastère royal de Brou (Bourg-en-Bresse), et celui du musée Bertrand de Châteauroux, notre tableau (3ème version), présente la scène du banquet d’Esther.
A l’image de nombreux tableaux de cette époque, la scène principale donne son nom à l’œuvre, mais le tableau fourmille de détails qui relatent d’autres scènes de l’histoire présentée. Habiles dans la construction de ce type de tableaux, les peintres anversois de cette époque ne laissent pas de places inutiles dans le tableau et profitent de chaque espace pour narrer différents épisodes de l’histoire.
Au premier plan, Esther vient de terminer le discours par lequel elle confond Haman qui se montre du doigt.
Su la gauche, au premier plan, Haman explique à Assuerus son projet d’anéantir le peuple juif. Dans la scène au dessus de celle du banquet, ...
... Esther annonce à son roi et mari sa judéité et lui demande la faveur de gracier le peuple juif.
Enfin, à gauche dans le lointain, Haman est condamné et pendu.
Francken fait ici surgir des scènes d’une forte intensité et et d’une puissance surprenante en utilisant des couleurs intenses et profondes.
Les détails fourmillent et le luxe d’une cour royale transparaît dans les détails des étoffes, l’orfèvrerie présentée, les mets proposées sur la table. Chaque personnage est acteur du tableau et est habilement mis en scène.
Frans Francken le Jeune, parfois aussi appelé Frans Francken II, est né à Anvers en 1581 et mort dans cette même ville le 6 mai 1642. Peintre flamand des Pays-Bas espagnols, il crée des retables et des panneaux de meubles et acquiert sa réputation principalement grâce à ses petites et délicates peintures de cabinets aux thèmes historiques, religieux, mythologiques ou allégoriques. Il est le membre le plus connu et le plus prolifique de cette grande famille d'artistes. Frans Francken II joue un rôle important dans le développement de l'art flamand dans la première moitié du XVIIe siècle grâce à ses innovations dans de nombreux genres, y compris les scènes de genre et son introduction de nouveaux sujets. Il est un collaborateur fréquent des principaux peintres anversois de son temps.
Au cours du XVIe siècle, le goût pour les « curiosités » se répand parmi les amateurs éclairés dont les collections peuvent être contenues dans un seul meuble ou dans de plus vastes pièces, progressivement ouvertes à la visite et à l’étude. Ce n’est qu’au siècle suivant que ces collections apparaissent dans les tableaux, servant parfois de décor à une peinture d’histoire ou à une allégorie. Ces « cabinets de curiosités » ou « d’amateur » ayant pour cadre de luxueux intérieurs bourgeois constituent un véritable sous-genre dans la peinture flamande et néerlandaise. Francken et bien d’autres peintres réputés participèrent à cet essor. Propriétaire à Anvers d’un atelier prospère, il produisit un grand nombre de ces petits tableaux.
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