Portrait d'une dame - Jean-Baptiste Perroneau (1715 –1783)

... contact avec Joshua Reynolds (1723-1792) et en général avec le portrait anglais de la seconde moitié du XVIIIe siècle (voir D. Wakefield, French, Eighteenth-Century painting, Londres 1984, p. 79-80).

Comparés à la magnifioquence dans la présentation des personnages et à la virtuosité technique des Français, les portraits de Perroneau se distinguent en effet par une certaine sobriété et un pictorialisme moins artificiel comme en témoigne le magnifique Portrait de Daniel Jousse conservé au Musée des Beaux-Arts d'Orléans (Fig.1) ou dans celui de Madame Chevoter (Fig.2) de 1751, également à Orléans, exécuté au pastel - technique que le peintre privilégie dès le milieu du siècle (tous deux illustrés dans la Peinture française , édité par Pierre Rosenberg, Milan 1999, II, p. 502, figures 487, 488).

La vague note de mélancolie que l'on peut lire sur le visage de Madame Chevotet reflète le caractère sentimental et errant du peintre qui confère presque toujours à ses sujets de l'intelligence, de la sensibilité, et quelque chose de lointain dans l'expression, comme le regard lointain nous le dit aussi de notre dame. .

Au-delà du rendu du personnage, dans ce beau portrait il convient de souligner l'harmonie picturale des couleurs douces et de la lumière claire qui caresse le visage rosé et affecte la perle de la pince dans les cheveux foncés qui, dans son rendu mousseux et évanescents, ils se diluent dans le fond délicatement ombré, tandis que des coups de pinceau fluides et amples décrivent le large décolleté de la robe avec une rose blanche au centre.

Les couleurs sont celles de la palette « sourde » typique de Perroneau, jouée habituellement sur des tons beige, marron, vert olive, bleu et blanc répartis par des coups de pinceau doux et interrompus sur un fond neutre avec pour résultat une délicatesse naturelle, loin de l'artificiel. et par la volonté picturale d'un Nattier.

La valeur et le charme des portraits de l'artiste français résident précisément dans leur caractère simple et discret et il n'est pas surprenant qu'à partir du milieu du XVIIIe siècle, il se consacre à la technique du pastel plus discrète, en accord avec ses sentiments.

Par exemple, outre celui déjà évoqué de Madame Chevotet, le beau Portrait de jeune fille avec un chaton (Fig.3), de 1743, conservé à la National Gallery de Londres, est au pastel. On conserve cependant au Louvre le célèbre Portrait de Madame de Sorquainville (Fig.4), à l'huile, daté de 1749, qui constitue certainement l'une des plus grandes réalisations de l'art de Perroneaut (ill. in Wakefield 1984, op. cit., p.70, fig.82). Citons ensuite le portrait de Magdaleine Pinceloup de la Grange (Fig.5), de 1747, aujourd'hui conservé au Getty Museum de Los Angeles.

Le tableau est vendu complet dans un agréable cadre en bois doré.