Par Chastelain & Butes
Le chinois N°1 (étude pour l'Asie) (1868). Modèle pour la fontaine de l'observatoire. Esquisse
Ce beau buste d'un jeune Chinois, finement coulé en bronze, représente un point culminant de l'œuvre de Jean-Baptiste Carpeaux. Le Chinois est l'un des modèles les plus recherchés de Carpeaux, qu'il a réalisé pour préparer le groupe monumental de la fontaine de l'Observatoire. En 1867, le baron Haussmann, alors préfet de Paris, confie à l'architecte Gabriel Davioud, directeur des travaux de la ville, la réalisation de cette fontaine pour le jardin de l'Observatoire. Davioud propose à Jean-Baptiste Carpeaux de la concevoir. Le génie de Jean-Baptiste Carpeaux réside dans sa capacité à choisir de grands thèmes qu'il transpose dans des compositions originales. Son groupe pour l'Observatoire est surprenant. Le sculpteur a conçu un groupe de quatre figures incarnant les Quatre parties du monde soutenant la sphère céleste représentée par un globe évidé. Deux de ces ...
... allégories, l'Asie et l'Afrique, sont exécutées d'après un modèle vivant. L'Asie est représentée par ce Chinois et l'Afrique par un buste intitulé Pourquoi naître esclave ?
Si Carpeaux a soigneusement modelé les traits de son modèle, le titre du buste, Le Chinois, transforme cet inconnu en un "type" idéalisé, c'est-à-dire en une représentation de tout un peuple.
La fontaine ne fut exécutée qu'en 1874, un an avant la mort de Carpeaux, et le buste du Chinois personnifiant l'Asie fut finalement adapté à une figure féminine afin d'harmoniser et d'équilibrer le groupe.
Carpeaux a réalisé deux versions différentes du Chinois :
LE CHINOIS N°1 (1868). Esquisse. La version de 1868 est plus esquissée et se caractérise par un modelé plus spontané.
LE CHINOIS N°2 (1872) représente une version naturaliste plus élaborée du même modèle et a été exposé au Salon de 1872 et à Bruxelles en 1874.
Après la guerre de Prusse de 1870 et l'exil de Jean-Baptiste Carpeaux en Angleterre, l'Atelier Carpeaux, créé pour reproduire les œuvres de l'artiste, rouvre ses portes et commence à commercialiser les deux versions du buste du Chinois. Ici, le sculpteur était particulièrement innovant en publiant la version esquissée de l'œuvre (ce qui, pour l'époque, était d'une modernité audacieuse). Le public apprécie la vitalité du modèle, les aplats de matière qui animent son costume et le mouvement du visage tourné vers la droite qui multiplie les points de vue.
Les deux versions du Chinois sont produites par l'atelier de l'artiste dès 1872, puis à titre posthume à partir de 1875. Des éditions posthumes des deux versions sont réalisées e.a. par la manufacture de Susse-Frères à partir de 1914.
Les deux versions ont également été éditées en différentes hauteurs (entre 35 et 70 cm) et en différents matériaux (terre cuite, bronze et marbre)
Le modèle présenté est un moulage d'après la première version de 1868 et est basé sur un ancien plâtre d'atelier qui a probablement été créé en préparation de l'édition Susse de ce buste.
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