Par Stéphane Renard Fine Art
Nous remercions Madame Bozena Anna Kowalczyk qui nous a suggéré l’attribution à Francesco Battaglioli à partir d’une photographie de l’oeuvre.
Ce lumineux dessin architectural à la perspective rigoureuse est parfaitement représentatif par sa technique des réalisations des vedutistes de l’école vénitienne du XVIIIème siècle. Des dessins similaires permettent de conforter l’attribution à Francesco Battaglioli.
1. Francesco Battaglioli
Peu d’éléments sont connus sur la vie de Francesco Battaglioli. Né à Modène en 1725 où il a probablement fait son apprentissage, il est admis à la Fraglia, la guilde des peintres vénitiens vers 1750.
Peintre de vedute et de caprices, il participe également à la décoration d’opéras, en particulier au cours d’un séjour en Espagne de 1754 à 1760 en tant que peintre de scène de Ferdinand VI. C’est au cours de ce séjour que le célèbre célèbre castrat Carlo Broschi, dit Farinelli lui commande une ...
... série de toiles pour immortaliser les opéras les plus célèbres joués dans le Colisée royal du Buen Retiro devant Ferdinand VI et Barbara de Braganza (plusieurs toiles de cette série sont conservées à l’Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando et au Prado à Madrid, à l’Opéra Garnier à Paris).
Devenu membre de l’académie des Beaux-Arts de Venise en 1772, Battaglioli succède à Antonio Visentini (1688 – 1782) comme professeur de perspective en 1778.
Notre dessin est très proche par sa facture de deux dessins signés par Battaglioli : l’un est conservé dans les collections de l’Albertina à Vienne alors que l’autre a été présenté en vente en 2009 chez Karl &Faber à Munich.
2. Description de l’œuvre
A l’instar d’un décor d’opéra, notre dessin s’organise en différents plans successifs à travers un vaste bâtiment à la décoration baroque : au premier plan deux colonnes sur la gauche, puis un premier espace délimité par un mur orné de deux niches contenant une statue et une urne rococo. Cet espace s’ouvre à son tour par un arc en plein ceintre vers un troisième espace monumental bordé d’une colonnade et couvert d’une voûte décorée de fresques. Il est difficile de trancher entre un intérieur sacré ou profane : la présence de statues suggère que nous sommes dans une église, alors que l’ouverture sur le paysage par un nouvel arc en plein ceintre évoque plutôt une salle de bal grandiose.
La perspective rigoureuse est très similaire aux dessins réalisés avec une camera oscura. L’ouverture sur le paysage laisse toutefois penser qu’il s’agit plutôt d’un caprice architectural, peut-être inspiré d’un bâtiment réel. Les lignes tracées sur le sol guident notre œil à travers la perspective, mais c’est surtout la modulation de la lumière, rendue par le lavis d’encre grise, qui apporte la vie à ce monde entièrement minéral.
Ce dessin est vendu non encadré. Nous pouvons également le proposer avec un cadre italien du XVIIIème siècle (prix sur demande). Ce cadre a été utilisé pour les photos présentées ici.
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