Par Galerie Saint Martin
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Bernard BOUTET de MONTVEL 1881-1949
Issue d’une grande dynastie bourgeoise de Lorraine, il est le fils d’un célèbre peintre et illustrateur pour enfant : Louis Maurice Boutet de Monvel
L’artiste curieux et un infatigable travailleur, dès le début de sa carrière, il ouvre son champ artistique à un grand nombre de techniques.
Il commence l’apprentissage de la peinture en 1897 dans l’atelier d’Olivier Merson.
Il suit des cours de sculptures de Jean Dampt.
Incité par un peintre américain, il s’initie à l’eau forte (une technique de gravure).
Boutet de Monvel va devenir un des grands-maîtres de l’eau-forte.
Le succès arrive très vite. Dès 1912, Le Chicago Institute expose ses gravures en couleur.
De nos jours, l’artiste est essentiellement connu pour ses peintures, carrière qu’il développe parallèlement aux gravures.
Là aussi les critiques et les collectionneurs sont au rendez-vous. Présent dans tous les Salons dès 1903, aussi bien ...
... en Europe qu’aux Etats-Unis.
On constate différentes évolutions de sa peinture tout au long de sa carrière.
Dans un premier temps, l’artiste traite ses sujets en pleine pâte très colorée cernée d’ombres.
Il s’oriente ensuite vers le pointillisme en 1904 et ses œuvres irradient de lumière et de légèreté, la perspective disparaît légèrement et les sujets semblent plus rigides.
À partir de 1909, il commence à exercer son art à l’aide de règles et de compas, apportant à ses portraits et ses scènes de genre une vision géométrique, photographique et rectiligne.
Boutet de Monvel fait déjà office de précurseur de l’art Déco.
Dès lors, il ne varie plus dans sa manière de peindre.
Sa pâte se réduit à quelques couleurs notamment des camaïeux de marrons, jaunes et beaucoup de noir (comme notre tableau).
Puis vient la guerre où son héroïsme lui vaut l’admiration de tous.
En 1919, il s’installe au Maroc où il reprend la peinture (qu’il avait délaissée) Puis il retourne à Paris et reprend sa carrière de portraitiste.
En 1927, le Musée d’Art de Baltimore consacre une exposition à ses peintures. À partir de là, il s’y rend chaque année et devient le portraitiste presque officiel de la Café Society. Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, il choisit de ne pas quitter la France et continue de peindre.
Il meurt en 1948, âgé de 68 ans dans le crash d’un avion reliant Paris-New-York.
Notre tableau, peint en 1907, a pour décor la très parisienne rue de la paix, proche de la place Vendôme et plus précisément, la devanture du luxueux hôtel de Nocé.
La voiture hippomobile fait partie des sujets qu’aime traiter le peintre et qui reviennent de manière constante dans son œuvre.
De jour comme de nuit, Boutet de Monvel met à l’honneur ce transport qui a fait la réputation d’élégance de Paris
La voiture représentée semble être un coupé.
Cette forme correspond aux exigences rectilignes de l’artiste.
On pressent déjà, cette obsession de la ligne, de la composition parfaite, effleurant le cubisme
C’est l’occasion d’allier le classicisme de la façade à la luminosité des vitrines des plus belles maisons joaillières de la capitale : Breguet et Boucheron, installée au rez-de-chaussée.
L’artiste démontre ici sa capacité à travailler le noir tel Manet.
Le noir dans toute sa sensibilité, sa subtilité, sa force, juste rehaussé par l’éclat incandescent provenant des boutiques en second plan.
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