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Paire de caprices architecturaux, Italie XVIIIe siècle
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Réf : 112986
18 500 €
Époque :
XVIIIe siècle
Provenance :
Italie
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 98 cm X H. 82 cm X P. 6 cm
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Paire de caprices architecturaux, Italie XVIIIe siècle

Gaetano Ottani (1720 - 1724/1801)
Couple de peintures italienne représentant Paysages avec des ruines et des personnages
Dimensions : toiles L 82 x H 66; avec cadres L 98 x H 82 x P 6

Les deux précieuses peintures, réalisées à l’huile sur toile, représentent des paysages aux caprices architecturaux animés par des figures. Le caprice architectural, genre artistique qui fait son chemin dans la peinture italienne à partir du XVIIe siècle, est caractérisé par la représentation d’architectures fantastiques ou d’inventions de type prospectif, parfois combinées avec des éléments tirés librement de la réalité.
Dans les œuvres, nous observons de grandes fornications, des colonnades et des frises tombées en ruines, placées en perspective de manière à créer une plus grande profondeur, elles sont habitées par une végétation spontanée qui recouvre en partie le sommet. Autour d’autres éléments architecturaux de goût classique, tels que sarcophages et ...

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... vases, ils remuent et équilibrent la composition. Végétation teignent le terrain, qui s’estompe à l’horizon en plaines avec quelques bâtiments petits et éloignés, tandis que certaines montagnes rocheuses se perdent loin, créant une cinquième scénographie qui souligne et amplifie l’effet de la ligne de fuite en perspective des bâtiments.
Des figures de gentlemen s’amusant dans des discours, accompagnés d’un chien, d’autres voyageurs et de personnages issus de la vie rurale animent la composition.
Il met en évidence une remarquable qualité picturale avec laquelle l’artiste trace les personnages et les ruines et une couleur lumineuse et bien équilibrée, jouée sur des tons délicats et en harmonie entre eux.
Stylistiquement, les œuvres sont certainement attribuables au peintre italien bolonais Gaetano Ottani (Italy, Bologne, 1708 - Turin, 1801).

Gaetano Ottani est né à Bologne en 1708. Malheureusement, il manque encore une étude monographique sur l’artiste. La date de la mort de nombreux artistes est le 14 janvier 1801, alors que l’artiste avait 92 ans. Il était donc né en 1708, et non en 1720-24 comme beaucoup le rapportent (pour l’enregistrement de l’acte de mort à la Commune de Turin, cf. Archive Historique de la Commune de Turin, Rubriques des Actes de mort, vol. 37 : jeudi 15 janvier 1801 "Gaetano Ottani - 92 - vieillesse - S. Filippo". L’acte de mort d’Ottani, cité par saint Martin, est conservé dans les documents de la paroisse Saint-Philippe de Turin).
Ottani a été formé dans sa ville natale, étudiant à l’Académie Clémentine. Il a une carrière complexe en tant que scénographe, peintre et ténor, très apprécié au niveau italien. Il se consacre principalement à la peinture de chevalet, et en particulier au genre du caprice, souvent avec des vues de ruines et de marines de fantaisie riches en détails, des visions nocturnes sur des colonnades. Il prend d’abord comme exemple Pietro Paltronieri, le Mirandolese; à la maturation du style il doit concourir l’étude des artistes connus dans les voyages entrepris comme chanteur d’opéra. Il fut très influencé par les manières du grand scénographe Ferdinando Galli Bibiena.
Ténor, et donc dans le système des voix du drame pour musique du milieu du XVIIIe siècle prédestiné aux parties de souverain et de parent, chanta toujours seulement dans l’opéra sérieux. Diego Tufarelli, impresario au S. Carlo au cours de ces années-là, avait engagé Ottani en le considérant comme le ténor « le plus crédité qui se sente aujourd’hui, [...] nouveau, bien fait et très vertueux » (Croce, 1891, p. 436).
À Bologne, pendant la période des études, Ottani fait la connaissance du peintre piémontais Carlo Filippo Alberti, artiste turinois, spécialiste des compositions architecturales et des décors à la cour de Savoie, et avec lui il vient à Turin pour travailler en 1749.
Il a ensuite travaillé pour la cour en tant que peintre et chanteur. Dans la capitale, Savoie, en 1770, il rencontra Charles Burney, qui lui loua à la fois la maîtrise des moyens techniques et expressifs de chanteur et l’habileté de peintre.
En tant que peintre, Gaetano reçoit de la cour de Savoie de nombreuses commandes pour la décoration de villas et de palais dans la zone de Turin. Son style se caractérise par un signe d’immédiateté esquissée, accompagné d’un sens narratif de matrice vénitienne ; ses inventions s’expriment dans des architectures élaborées en style classique ou gothique de goût nettement scénographique.
Le 7 octobre 1766, il est admis à l’Académie Clémentine de Bologne. En 1770, il est membre de l’Académie des beaux-arts de Vérone ; en 1773, il est agrégé comme universitaire d’honneur dans celle de Parme. La même année, il signe « virtuose de peinture et de musique de l’emi.so sign. cardinal Alessandro Albani», célèbre collectionneur et diplomate pro-piémontais. À Turin, il est membre de la Compagnia di s. Luca, dont il est prieur en 1782.
En 1774, il est au service de Victor-Amédée III, qui accède au trône l’année précédente. Avec l’avènement du goût néoclassique, l’intérêt pour le paysage pittoresque dont il était spécialiste s’est estompé et, au cours de la dernière décennie, il a de plus en plus réduit l’activité. En 1800, les sources le décrivent comme « infirme et pauvre » (Moffa, 1990, p. 87); il mourut à Turin en 1801.

Dans les toiles objet de cette étude, nous retrouvons beaucoup de caractères stylistiques propres à Gaetano Ottani et il y a aussi quelques détails très proches d’autres œuvres signées ou considérées autographes par la critique.

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