Par Galerie Delvaille
Mobilier français du XVIIIe siècle et Tableaux fin du XIXe début du XXe siècle
Huile sur toile signée en bas à droite
Dimensions : H. 65,4 x L. 48,6 cm (avec cadre : H. 91 x L. 74 cm)
François Lanfant est né en Moselle, dans l’est de la France en 1814. Il meurt au Havre en 1892. L’artiste faisait toujours suivre son patronyme Lanfant de la mention « de Metz » pour indiquer son origine. Son maitre fut Ary Scheffer (1795-1858), grand peintre de l’École romantique française. Ce dernier décela très rapidement un talent de dessinateur hors norme. De 1843 à 1866, Lanfant de Metz exposa avec succès au Salon des Artistes Français à Paris.
Le trait de Lanfant de Metz est enlevé et à la fois précis. Les attitudes des personnages qu’il croque sont pleine de vie et de véracité. Sa palette est très colorée car il aime à jouer avec les habits des enfants pour faire chatoyer ses scènes de genre.
L’artiste est sans doute le peintre français du XIXème siècle qui traita le thème de l’enfance avec le plus d’emotion et de ...
... délicatesse. Il met en scène l’insouciance et l’espièglerie des gamins. Ses scènes de genre sont parfois emplies d’humour et illustrent toujours à la perfection l’esprit du 19ème siècle.
Cette œuvre est exceptionnelle à plus d’un titre.
D’une part, il s’agit d’un très grand format pour cet artiste dont les œuvres sont presque toujours petites, 15 par 10 cm en moyenne. D’autre part, le sujet est exactement ce que l’on préfère chez Lanfant de Metz : une scène avec une multitude d’enfants, jaillissant de l’église après une leçon de catéchisme visiblement trop longue à leur gout. L’humour, l’espièglerie et la truculence foisonnent : Lanfant de Metz se moque gentiment du curé qui réprimande les enfants derrière la horde des chenapans ; L’un urine sur l’église, un autre fait mine de jouer au pipot pour montrer qu’il ne croit pas un mot de ce qu’on vient de lui enseigner ; certains se battent, d’autres s’enfuient à toutes jambes, trébuchent, un chien détale, deux enfants font un salut moqueur en direction du ciel... Il faut attentivement regarder chaque personnage, et s’apercevoir qu’aucun n’a la même tête, la même attitude, les mêmes habits. Le peintre n’a pas non plus délaissé le traitement des arbres et de l’église, qui participent à une composition particulièrement étudiée.
Ce tableau est dans un bel état, sur sa toile d’origine ; La matière intacte est bien adhérente au support, les couleurs vives, les craquelures fines. La signature est peu lisible mais indiscutable. Le cadre en bois et stuc doré est ancien, sans doute d’origine.
Musées :
Paris, Marseille (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée), Reims…
Bibliographie :
E. Bénézit, édition Gründ, Tome VIII, pages 234-235.