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Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001)
Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001) - Tableaux et dessins Style Années 50-60 Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001) - Stéphane Renard Fine Art Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001) - Années 50-60
Réf : 91962
20 000 €
Époque :
XXe siècle
Signature :
Balthus (1908 - 2001)
Provenance :
France
Materiaux :
Crayon et rehauts d’aquarelle sur papier d’atelier
Dimensions :
l. 42.2 cm X H. 54.7 cm
Tableaux et dessins Dessin, Aquarelle & Pastel - Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001) XXe siècle - Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001)
Stéphane Renard Fine Art
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Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Étude pour « le Lever» - 1955 - par Balthus (1908 - 2001)

Crayon et rehauts d’aquarelle sur papier d’atelier
Signé du monogramme en bas à droite « Bs. »
54.7 x 42.2 cm (encadré 88.5 x 76 cm)
Prix sur demande

Provenance : Frédérique Tison, Château de Chassy (Bourgogne-Franche Comté – France)
Exposition : Bevaix, Galerie Arts Anciens Balthus, peintures, aquarelles, dessins novembre – décembre 1975 – numéro 21 du catalogue (reproduite en noir et blanc)
Bibliographie : J. Clair, V. Monnier Balthus, catalogue raisonné de l’œuvre complet, Gallimard, Paris 1999 – numéro D843 reproduit en noir et blanc (page 285)
Œuvres en rapport : Une étude très similaire du Lever (55.2 x 43 cm) s’est vendue le 8 mai 2014 chez Sotheby’s New York (lot 388) pour 50,000 $. Elle porte la cote D844 dans le catalogue raisonné ce qui laisse à penser qu’elle a été réalisée juste après la nôtre. Une étude plus grande (103 x 68.5 cm) et plus aboutie s’était vendue 650,000 FRF (prix marteau - soit l’équivalent de ...

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... 99,000 €) chez Briest à Drouot Montaigne le 17 juin 1997 (lot 19).

Alors qu’il résidait au château de Chassy dans le Morvan depuis deux ans, Balthus réalise en 1955 une grande toile intitulée « le Lever ». Balthus s’inspire des maîtres Italiens et met en scène sa compagne Frédérique Tison. Cette magistrale étude de nu, qui provient de la collection du modèle, nous révèle à la fois sa féminité et sa fragilité, et nous emmène au cœur de l’univers artistique de Balthus et de ses ambigüités.

1. Le séjour à Chassy, une étape clé dans la vie de Balthus

Balthus occupe une place à part dans l’art du XXème siècle, souvent marqué par l’héritage de Marcel Duchamp ou tourné vers l’abstraction, en présentant une œuvre figurative, reposant sur une pratique rigoureuse du dessin et sur une maîtrise de la forme par une construction rigoureuse. L’œuvre attire et l’artiste déconcerte ; il y a un « mystère Balthus », largement entretenu et mis en scène par l’artiste lui-même. Son œuvre a ainsi fait l’objet de son vivant de nombreuses expositions organisées dans les plus grands musées du monde (au Musée des Arts Décoratifs à Paris dès 1966, à la Tate Gallery à Londres en 1968, au Centre Pompidou à Paris et au Metropolitan Museum of Art de New York en 1983-1984, au Palazzo Grassi à Venise en 2001, pour n’en citer que quelques-une).

Balthus nait le 29 février 1908 dans une famille cosmopolite ; son père est d’origine prussienne et polonaise et sa mère, Elsa Dorothea Spiro, surnommée Baladine, d’une famille ashkénaze et russe. Sa famille se réfugie au début de la guerre en Suisse, où il continue de séjourner avec sa mère alors que ses parents se séparent. En 1919 sa mère rencontre le poète Rainer Maria Rilke (1875 – 1926) qui devient son amant ; Balthus (le surnom du peintre dont il choisit de faire son nom d’artiste) est élevé dans le milieu artistique des amis de sa mère.

Balthus s’installe à Paris avec sa mère en 1924. Inscrit à l’académie de la Grande Chaumière, il fréquente l’atelier de Pierre Bonnard. En 1926 il fait un voyage en Italie où il découvre les fresques de Piero della Francesca et de Masaccio qui auront une influence durable sur son art. Proche des surréalistes, il réalise en 1934 sa première exposition personnelle. Il réalise en parallèle de sa peinture, qui rencontre un succès croissant, plusieurs décors de théâtre, de ballet et d’opéra, activité qu’il continuera jusqu’à l’après-guerre. En 1938 se tient sa première exposition à New-York.

Il se marie en 1937 avec Antoinette de Watteville (1912-1997) et le couple s’installe pendant la guerre en Suisse où naissent ses deux fils. En 1945 le couple se sépare et Balthus rentre à Paris.

En 1953, Balthus, alors âgé de 45 ans, décide de s’installer au château de Chassy dans le Morvan. Il y est rapidement rejoint par sa nièce par alliance (la fille d’un premier mariage de la femme de son frère Pierre Klossowski), Frédérique Tison qui devient sa muse et sa maîtresse. A Chassy, Balthus a énormément travaillé et créé dans l’espace immense du château, face aux paysages du Morvan. Sa peinture évolue et se rapproche de la fresque à la manière des maîtres de la Renaissance italienne.

Frédérique Tison accompagnera Balthus à Rome quand celui-ci sera nommé Directeur de la Villa Médicis par André Malraux en 1961. Lors de leur rupture définitive en 1966 Balthus lui donne Chassy où elle s’installe. Balthus a rencontré en 1962 lors d’un voyage au Japon Setsuko Ideta qui deviendra sa femme en 1967. En 1977 ils s’installent à la fin de leur séjour romain dans le grand chalet de Rossinière (Suisse) dans lequel le peintre demeurera jusqu’à sa mort le 18 février 2001.

2. Le Lever : description de l’œuvre et sources d’inspiration

Balthus a peu produit et ses œuvres ont très tôt été recherchées. La plupart de ces dessins ont été exécutés dans la phase préparatoire de ses grandes compositions. Ainsi ce dessin est une étude pour Le Lever (161 x 130.4 cm), peint en 1955, qui est conservé à la Scottish National Gallery of Modern Art d’Edimbourg (Royaume-Uni). Balthus représente ici son sujet favori : le corps nue d’une adolescente qui s’offre à ses crayons. Ce dessin fait penser aux aquarelles de Rodin mais s’en distingue par la précision du trait qui lui confère une grande netteté.

Utilisée comme modèle pour Le Lever, Frédérique Tison est ici âgée de 17 ans. Arrivée un an plus tôt à Chassy, elle s’impose peu à peu comme la muse et la compagne de l’artiste. Elle est ici représentée de face, dans une position ambigüe qui révèle à la fois sa détermination et une certaine fragilité.

La position du modèle dérive d’un tableau de Michelangelo Merisi, dit Caravage (1571-1610) Amor Omnia Vincit, dit aussi l’Amour Vainqueur, tableau qui est aujourd’hui conservé à la Gemäldegalerie de Berlin (Allemagne). De dimensions proches de celles du tableau de Balthus (156 x 116 cm) ce tableau aurait peint vers 1601-1602. Faut-il voir dans son sujet une clé nous permettant de comprendre la signification réelle de notre tableau, et lire dans Le Lever l’aveu de l’amour de Balthus pour son modèle?

La pose de l’Amour Vainqueur le place dans un l’équilibre instable dans lequel il dévoile sans concession l’intégralité de son anatomie. Figuré de face et sans échappatoire possible, le corps du Lever est à la fois triomphant et vulnérable. La pose met en avant la féminité de la jeune fille, suggérant une autre lecture possible : une vision allégorique de la sexualité qui s’éveille.

La tête relevée en arrière, à la différence du tableau du Caravage, rend toute relation entre le modèle et le spectateur impossible, et contribue à un climat d’étrangeté. Ce détail est encore plus visible dans le dessin dans lequel la tête est comme un masque de théâtre à peine esquissé, sans lien avec le corps, qui aurait été posé sur ce corps puissant qui nous apparaît en majesté.

Nous avons choisi pour encadrer ce dessin un cadre du XVIIème siècle espagnol, sans doute inachevé car resté en bois naturel.

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Stéphane Renard Fine Art

Dessin, Aquarelle & Pastel Années 50-60

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