Par Poncelin de Raucourt Fine Arts
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Hercule terrassant une drakaina (créature mi?femme, mi?serpent) – interprétée tantôt comme Échidna, tantôt comme une Hydre personnifiée
vers 1775?1790
Plume et encre brune?noire, lavis gris en deux valeurs, réserves de blancs sur papier
23,5 x 18,5 cm
Provenance
Collection particulière, France
Ce dessin ovale met en scène Hercule brandissant sa massue tandis qu’il écrase d’un pied une créature aux traits féminins dont le corps se prolonge en queue serpentine. L’iconographie — rarissime — évoque Échidna, mère des monstres, ou une Hydre de Lerne humanisée, licence poétique que l’on rencontre à l’époque baroque pour renforcer le contraste entre beauté et monstruosité.
Le contour appuyé puis subtilement brisé, le modelé sculptural obtenu par un lavis granuleux et le feuillage décrit en petites boucles nerveuses rapprochent la feuille du cycle d’Hercule de Giovanni Domenico Tiepolo (vers 1775?1790 ; ex. Metropolitan Museum, ...
... inv. 1975.1.492, ou Christie’s Londres, 7 juil. 2022, lot 89). L’absence de numérotation d’atelier et un lavis légèrement plus dense conduisent toutefois à une attribution prudente à son entourage immédiat, probablement un élève actif dans la villa familiale de Zianigo.
Au?delà de la virtuosité graphique, l’œuvre séduit par son intérêt iconographique : la confrontation d’Hercule avec un seul monstre femelle serpentin est quasi absente de l’art antique et rare au XVIII? siècle, ce qui en fait une curiosité pour l’amateur de mythologie. L’état de conservation — papier frais, lavis intact, aucune restauration visible — en fait également une opportunité de premier plan pour qui cherche à approcher l’univers des Tiepolo par une pièce de cabinet à forte personnalité.
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