Par Baptiste Jamez Fine Art
Mobilier, objets d'art et tableaux du XVIIIe siècle - Orfèvrerie
Belle terrine couverte rocaille en faïence de DELFT d'époque XVIIIe à décor de paysages marins et pastoraux.
De forme mouvementée, le corps de la terrine reçoit un décor de tableaux dans des réserves délimitées par des bandeaux de ferronneries, rinceaux, fleurs et feuillages. Sur les deux faces principales, les tableaux sont à décor de voiliers cherchant à accoster, la rive en premier plan, et sur les deux faces latérales de bouquets de fleurs, feuillages et papillons voletant. Le couvercle reçoit un décor compartimenté en écho, sur une face les voiliers aperçus au lointain, en premier plan un bâtiment agricole et un pigeonnier au milieu des arbres, une petite barrière ; sur la face en regard une maison sur un tertre, une barrière, des arbres au premier et second plan, le ciel animé de nombreuses mouettes, comme sur toutes les scènes. Sur les deux faces en miroir prennent place des bouquets de fleurs et feuillages, insectes et paillons voletant.
Deux prises ...
... à enroulement sont soulignées d'un décor végétal.
La terrine reçoit une garniture d'argent composée, en partie inférieure, d'un cerclage d'argent à décor de frises de godrons et de peignés et pour le couvercle d'une monture "à jour" à décor d'une frise d'ondes, coquilles Saint-Jacques, rinceaux, fleurs, feuillages, sommé d'une importante prise formée de courges et leurs pédoncules.
La terrine comporte la marque "PVB" pour Paulus Van Der Burch (marque utilisée entre environ 1743 et 1764).
La monture est poinçonnée Minerve 1er titre.
Le repertoire ornemental de cette terrine XVIIIe reprend en quatre temps le parcours marin et le retour au foyer, la pastorale idéalisant la vie simple des marins et de la campagne. La monture d'argent fait écho à cette iconographie, les peignés en partie inférieure du cerclage ainsi que les ondes et les coquillages en partie supérieure reprennent le répertoire marin. L'impressionnante prise symbolise les cultures et la vie rurale, s'épanouissant en feuillages puis en fleurs et fleurettes faisant échos aux bouquets de fleurs et feuillages symboles de la douceur de vivre idéalisée des campagnes.
Cette pièce s'inscrit dans la tradition ancienne des objets montés.
L'on trouve trace dès le Moyen-Age de ces objets à la monture précieuse en or, argent, laiton ciselé, parfois incrustée de pierres précieuses, dont la fonction est de mettre en avant une pièce antique, une relique ou une production de la nature particulièrement rare et précieuse. Au fil du temps, la fonction de mise en valeur de la monture se couple avec un rôle d'intégration à un décor et de mise en avant de la valeur importante d'objets dont l'apparence première ne remplit pas ces critères. Il en est ainsi par exemple des porcelaines orientales au XVIIIe siècle. L'objet monté sera parfois contemporain de sa garniture, conservant l'idée d'une opposition de matériaux et d'une préciosité mutuelle.
Cette terrine historique en faïence de Delft des années 1759-1764 a été mise en valeur au XIXe siècle par une monture précieuse d'argent massif ciselé, mettant en exergue sa position de pièce de collection.
PAULUS VAN DER BURCH
Manufacture du Pot de Fleurs Doré
Paulus VAN DER BURCH ou VERBURG s'établit vers 1743 à l'enseigne du Pot de Fleurs Doré et figure comme Maître de cette fabrique sur la liste des "plateelbackers" dressée en 1759. Durant la première période de son exploitation, il signe ses oeuvres de son monogramme "PVB.
En 1764 il procède au dépôt de sa marque, consistant dans le nom de son établissement, et par la suite ses produits sont marqués du mot "blompot, ou du monogramme "BP", abréviation de ce nom.
Il signe une production soignée à décors en camaïeu d'une pâte fine à engobe laiteux et pur, la couleur du décor généralement pâle et douce.
Quelques égrenures et éclats sont à signaler aux parties saillantes, visibles sur les photographies, ainsi que des fêles visibles à l'intérieur et ne semblant pas remettre en cause la solidité de la structure de la pièce.