Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Crucifixion, cercle d’Adriaen Isenbrandt, milieu du XVIe siècle
Ecole de Bruges, cercle d’Adriaen Isenbrandt (actif 1510-1551)
Huile sur panneau de chêne avec son encadrement d'origine en bois noirci
Dimensions : 53,50 cm x 40 cm
Notre panneau, à l'origine la partie centrale d’un triptyque, illustre l'un des sujets devenus universels dans l’art occidental, la scène de crucifixion.
La crucifixion de Jésus, relatée dans tous les évangiles, est un des épisodes de la Passion du Christ. La contemplation de sa mort par les fidèles, est et a toujours été un exercice dévotionnel intense. La souffrance du Christ devait être rendue la plus réaliste possible par l’artiste, afin d’émouvoir les spectateurs et faire naître la piété.
Le Christ au corps émacié est suspendu à sa croix. Il est ceint aux reins par un perizonium court a l’aspect légèrement transparent. Les bras sont pratiquement horizontaux et les doigts se referment sur les clous qui trouent ...
... les paumes de ses mains. Dans une attitude de résignation et d’abandon sa tête couronnée d’épines est penchée sur son épaule droite, mais les yeux restent encore ouverts tandis que ses plaies répandent quelques gouttes de sang et montrent bien combien le supplice qu’il endure est douloureux.
Aux pieds de la croix à sa droite, la Vierge se dresse débout enfouie dans un immense manteau bleu foncé, dont seuls son visage et ses mains se détachent. Les mains aux doigts entrelacés jointes devant elle, son visage incliné, ses yeux baissés, elle n’a plus les forces à regarder les souffrances de son fils.
Au pied de la croix, Marie Madeleine agenouillée, les yeux baissés, enlace le bas de la croix, dans une attitude pleine de tendresse et d’adoration elle appuie sa joue contre le pied du Christ.
Saint Jean Baptiste à sa gauche, les yeux levés vers Jésus, lève ses mains aux paumes ouvertes et doigts allongés en signe de prière.
Les épais nuages gris obscurcissent le ciel qui contraste avec un paysage rocheux et sauvage aux tonalités terreuses, tandis que Jérusalem nichée dans les collines se profile dans toute sa splendeur, les nombreux édifices aux toits coniques et coupoles, parmi lesquels on reconnait le temple de Jérusalem à droite et le complexe du Saint Sépulcre à gauche.
Notre œuvre, empreinte d'une influence gothique typique de l'école de Bruges, se rapproche des œuvres d'Adriaen Isenbrandt. Plusieurs tableaux qui sont attribués a son atelier affichent la même composition réunissant les trois figures autour de la croix, mais se différencient dans le format, paysage et la perspective.
Le format réduit et la forme de notre tableau nous permettent de déduire son origine comme un petit triptyque portatif ou de dévotion privée. Les ailes (disparues) étaient sans doutes destinées a représenter les donateurs (les commanditaires du tableau) comme on peut voir sur le triptyque conservé dans une collection privée (répertorié dans la base de données RKD à Amsterdam)
Les œuvres en rapport :
- atelier d'Adriaen Isenbrandt (actif 1510-1551), vers 1525, huile sur panneau 44.77x34.29 cm), Los Angeles County Museum, Usa
- Atelier d’ Adriaen Isenbrandt 49.7 x 39.7 cm, milieu du XVIème siècle, Philadelphia Museum of Art,
- Atelier d’ Adriaen Isenbrandt 45,3 x 35,5 cm, milieu du XVIème siècle, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles (inv. 8720)
- Triptyque Crucifixion avec donateurs, Atelier d’ Adriaen Isenbrandt, milieu du XVIème siècle, 60.5 x 38.5 cm, collection privée, répertoriée dans la base de données de RKD