Costume d’envoyé des villes des Etats de Venise par Francesco Galimberti, 1755 - 1803

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1. Francesco Galimberti, un peintre et graveur vénitien aujourd’hui méconnu

Les informations concernant la vie et le travail de Francesco Galimberti sont plutôt rares. Selon De Boni (1840), il serait né à Venise en 1755 ; et Moschini (vers 1830, p. 140) le mentionne parmi les disciples de Gian Battista Tiepolo. Ses œuvres connues ne confirment cependant pas une influence particulière du grand maître vénitien ; dans une tentative de rupture avec la tradition de la peinture vénitienne, elles pourraient être rapprochées de celles de Pietro Longhi.

Deux portraits de Marcantonio Michiel, un de ses principaux mécènes subsistent aujourd’hui : l’un est à la Ca’ Rezzonico et l’autre dans une collection privée italienne.

Outre son activité de peintre et de portraitiste, Galimberti, qui était également graveur, est aujourd’hui surtout connu pour les nombreux dessins destinés à la gravure qu’il a réalisés. Vers 1778 il se lie durablement avec le graveur Giovanni De Pian (né en 1764) qui gravera désormais l’essentiel de ses œuvres, comme par exemple le portait du Général Suvorov peint par Galimberti en 1794. Galimberti fournit à son partenaire des dessins que ce dernier traduit en gravure. Ils participent ainsi ensemble à la publication des Fasti veneziani en 1796-1797, pour lesquels De Pian reproduit trois dessins fournis par Galimberti. De mai à octobre 1797, ils s’engagent ensemble pour le soutien de l’éphémère gouvernement démocratique qui gouverne la ville. La fin de l’indépendance vénitienne les amène à se réfugier à Vienne où ils continuent leur collaboration jusqu’au décès de De Pian en 1800.

2. Description et œuvre en rapport

Cet homme élégamment habillé, représenté de trois-quarts, est vêtu d’une culotte à la française et porte sur ses épaules un long manteau au bord richement brodé d’où émerge la poignée d’une épée sur son flanc gauche. D’un aspect assez juvénile, il arbore une longue perruque finement bouclée et tient de sa main droite une paire de gants.

L’intérieur dans lequel se trouve notre modèle est brièvement évoqué : un sol composé de larges dalles de pierre, une fenêtre à sa gauche en partie obscurcie d’un rideau, quelques marches devant la fenêtre, une cimaise qui court le long du mur. Cette élégante sobriété concentre l’attention du spectateur sur le personnage dont la notice nous fait comprendre que ses vêtements décrits avec précision sont en fait le vrai sujet de notre dessin : un costume d’ambassadeur de Venise.

Un dessin très proche exécuté également à la sanguine et à la pierre noire représentant une dame espagnole, cette fois en plein air est sur le marché de l’art américain.

Il est possible que Galimberti ait envisagé la publication d’un recueil de costumes mais nous n’avons pas trouvé traces de gravures qui auraient été réalisées d’après ces œuvres.

3. Encadrement

Ce dessin est présenté dans une baguette ancienne en bois doré.

Principales références bibliographiques :
G.A. Moschini, Dell'incisione in Venezia (1830 circa), Venezia s.d. (1924), ad indicem
F. De Boni, Biografia di artisti, Venezia 1840, p. 397