Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Cette élégante commode en placage de bois de palissandre déploie généreusement ses galbes prononcées sur sa façade et ses cotés.
Elle ouvre a quatre tiroirs sur trois rangs, séparés par des traverses apparentes rehaussées de cannelures en laiton. Elle possède dans le registre supérieur le tiroir droit asymétrique (plus grand que celui de gauche).
Le placage de palissandre disposé en quatre feuilles dans doubles encadrements sur des tiroirs et en quatre feuilles sur les côtés accentue le raffinement de la commode et fait ressortir le contraste grâce au jeu de lumière dans les veines du bois.
Les montants pincés largement saillants sont ornés de belles chutes de bronze à motif de cabochon dans un cartouche et des feuillages déchiquetés qui rejoignent les sabots des pieds à enroulements de feuilles d'acanthe au moyen de filets de perles.
Les poignées fixes à volutes réunies agrémentées de feuilles de chêne se déploient sur les tiroirs et accompagnent ...
... les entrées de serrures à décor de coquille feuillage et feuilles de chêne.
La traverse basse mouvementée présente un tablier central décoré d'un bronze composé d'une coquille inversée au milieu des volutes et enroulements feuillagés.
Le marbre rouge des Flandres aux moulures prononcées adopte la forme de la commode en accentuant les montants pincés et le galbe de la façade.
Notre commode exécutée au début du règne de Louis XV ne possède pas d'estampille, comme c'est souvent le cas pour des meubles réalisés avant 1743, car l'usage d'estampille n’était pas obligatoire. Néanmoins du fait de sa qualité d’exécution et suite à une recherche approfondie, nous pouvons l'attribuer à François Lieutaud, un des ébénistes en vogue au cours de la première moitié du XVIIIeme siècle, connu pour ses nombreuses créations et surtout les commodes galbées. Il avait également le privilège de pouvoir créer et fabriquer les bronze de ses meubles ( sans faire appel à la corporation des bronziers-fondeurs).
A titre de comparaison citons par exemple la commode estampillé FL (pour Francois Lieutaud) vendu chez Christie's Paris, lot n° 202 25/06/2008: aux dimensions quasi identiques, un modèle équivalente avec une composition du décor proche de notre commode, notamment les chutes et les sabots de pieds.
Un autre exemple présentant le même bronze sur le tablier et est estampillé de François Lieutaud, vente Aguttes, Paris, lot n° 166, 19/12/2017.
Dimensions: h .81 cm, l. 127 cm, p. 61 cm
Très bel état de conservation, riche ornementation de bronze doré et ciselé d'origine, serrures d'origine.
Paris, XVIIIeme siècle, début de l'époque Louis XV
François Lieutaud (Marseille, vers 1665 – Paris, 1748)
La biographie de François Lieutaud (av.1700-1748), demeure encore très peu connue, né vers 1665 dans une famille de sculpteurs, François Lieutaud fut reçu maître ébéniste à Marseille. Il vint vers 1710 rejoindre son fils Charles, installé en 1709 Cloître Saint-Jean de Latran à Paris, lieu privilégié qui lui permettait aussi bien d'exercer malgré sa maîtrise obtenue en province et non reconnue par la corporation parisienne des menuisiers-ébénistes, que de produire ses propres modèles de bronzes.
Il est le grand-père de Balthazar Lieutaud, célèbre fabricant de caisses d'horloge. Il décéda en 1748.
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