Par Franck Baptiste Provence
Belle commode sauteuse en placage de bois de violette ouvrant par deux tiroirs en façade.
Modèle galbé en facade et sur les cotés, en plan comme en élévation.
Les tiroirs et les cotés revêtent un luxueux placage en bois de bout*, à décor de frisages en pointes de diamants.
Dessus en marbre Rance de Belgique.
Trés belle ornementation de bronzes finement ciselés et dorés dont quatre poignées mobiles , des entrés en acanthes asymétriques , un cul de lampe en rinceau d’acanthe et des chaussons de pieds en forme de sabot de biche.
Fonds et intérieurs des tiroirs en chêne.
Bel état de conservation, petites restaurations d’usages à la marqueterie.
Travail attribuable à Pierre Migeon, Paris, époque Louis XV vers 1740.
Dimensions :
Hauteur : 79 cm ; Largeur : 117 cm ; Profondeur : 57 cm
Notre avis :
La forme de notre commode, son décor à frisage en pointe de diamant et l’utilisation d’un placage de bois de violette traité en bois ...
... de bois de bout sont caractéristiques de la production de Pierre Migeon des décennies 1730-1740.
Ce mobilier aux formes généreuses et aux placages monochromes simplement soulignés de cannelures lui permettra de rencontrer le succès et tenir le plus grand commerce d’ameublement de Paris au début du règne de Louis XV.
Outre une maitrise parfaite de son métier, Migeon collabore avec les plus grands ébénistes de son époque mais aussi avec les meilleurs fournisseurs de marbre, de bronzes, de ferronnerie.
Notre commode est un trés bel exemplaire de sa production.
*Bois de bout : En menuiserie ou marqueterie, le bois de bout correspond au découpage d'un tronçon de bois en rondelle donnant un motif de veines d'écartement égal. Le bois de bout est donc scié perpendiculairement au fil ou aux fibres, ou découpé transversalement dans la bille de bois. On dit que la section est en bois de bout, par opposition à la découpe en bois de fil.
*Pierre IV Migeon (1696-1758) est un ébéniste et marchand mercier reçu maitre à Paris vers 1725.
Issu d’une famille d’artisans ébénistes, tous prénommés Pierre, Pierre IV Migeon est le fils de Pierre III Migeon et de Judith Mesureur. Quatrième de sa lignée, il soulève à lui seul tout l’intérêt des amateurs. Vraisemblablement formé dans la fabrique de son père ou de son beau-père, son activité s’insère dans la première moitié du XVIIIe siècle alors que l’usage de l’estampille se généralise. Si sa date de maîtrise reste hypothétique, sa renommée, elle, est connue par de nombreux meubles signés, réalisés depuis sa fabrique de la rue de Charenton. Ces derniers sont livrés à une riche clientèle aristocratique parmi laquelle on dénombre le duc d’Orléans, la duchesse de Rohan, la duchesse d’Epernon, le maréchal de Noailles mais aussi plusieurs évêques et ambassadeurs. Dès les années 1740, il livre des ouvrages pour le Garde-Meuble de la Couronne et les Menus-Plaisirs. Il bénéficie de la protection de la Marquise de Pompadour. Il possède également de nombreux clients en France et à l’étranger. Si la profession de Migeon est celle d’ébéniste, il exerce aussi en qualité de marchand. Il collabore alors avec de nombreux ébénistes - parmi les plus renommés de son époque - comme Bircklé, Canabas, Criaerd, Jacques Dubois, Lacroix, Saunier ou encore Topino.
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