Par Galerie Barnabé
Claude LEFEBVRE (Fontainebleau 1632–1675 Paris)
Portrait présumé de Seignelay
Huile sur toile, 110 x 86 cm (129 x 104 cm encadré)
N° d'inventaire et cachet de collection au dos sur le châssis
PROVENANCE
- Galerie Franz Kleinberger, active à Paris et New York de 1848 à 1936 (son sceau se trouve sur le châssis du tableau) ;
- Vente anonyme, 150 tableaux de la galerie Kleinberger, Paris, Hôtel Drouot, 1911, n°158, dimensions 1,10 m x 0,865 m ;
- Collection Sacha Guitry jusqu'en 1976 ;
- Paris, coll. part. Jusqu’en 2019
EXPOSITION
- Les modes à travers trois siècles, Palais de Bagatelle, Mai – juillet 1911, n°18.
Fils du peintre Jean Lefebvre ; au moins quatre de ses frères furent peintres également. Il reçut d'abord les conseils de son père, puis fut élève de Claude de Hoëy. Il entra en 1654 dans l'atelier de Le Sueur, puis, en 1655, dans celui de Charles le Brun. Celui-ci, conformément à son propre goût, l'incita à se ...
... consacrer à la peinture de portraits. A côté de Philippe de Champaigne, Claude Lefebvre fut le portraitiste le plus renommé de son temps. Au salon du Louvre, en 1673, il exposait neuf portraits de sa main. Il entra à l'Académie en 1663, et y obtint la charge de professeur-adjoint en 1664. La plupart de ses portraits ont aujourd'hui disparu ; certains autres sont connus par la gravure. Ses premiers portraits montrent l'influence de Philippe de Champaigne, avec un modelé plus accentué. On a longtemps méconnu son rôle dans le renouveau de l'art du portrait, au milieu du XVIIe siècle. Parmi ses portraits les plus puissants, on cite celui de Colbert, à Versailles.
Notre portrait montre un homme jeune, enveloppé dans sa robe d'intérieur et assis devant sa table de travail où l'attend une épaisse liasse de documents. L’œuvre fut assez célèbre au XVIIIe siècle pour que le graveur Jacques Beauvarlet en tire une somptueuse estampe, qui est une de ses plus belles réussites et fut exposée au Louvre en 1773, au Salon de l'Académie
royale. Sa lettre donne deux noms: Bourdon (pour le peintre) et Molière (pour le personnage représenté), aucun des deux ne peut être retenu.
La documentation du département des peintures du musée du Louvre conserve une reproduction de la gravure de Beauvarlet (cat. Automne 1975 de la gal. Paul Prouté, n°563) judicieusement annotée par l’historien de l’art et collectionneur Georges de Lastic : « Comparer avec Colbert de Seignelay d’après Lefebvre ».
Il est souvent question du nom de Seignelay pour le modèle, effectivement les comparaisons avec plusieurs modèles ne l'excluent pas.
Notre portrait, la toile originale, attribuée (comme nombre d’autres bien différentes) à Sébastien Bourdon et longtemps disparue, fut retrouvée à la fin du XIXe siècle, par le critique Auguste Vitu, puis acquise par la galerie Kleinberger et passa dans la collection de Sacha Guitry. Le scénariste dramaturge et metteur en scène lui accorda tant d’importance qu’il crut
bon de la faire figurer dans le décor de son film " Donne-moi tes yeux ".
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