Par Galerie Barnabé
Charles & Henri BEAUBRUN, attribué à (Amboise, 1604–1692 Paris) (Amboise, 1603–1677 Paris) "Portrait d’une jeune aristocrate" Circa 1660 Huile sur toile, 89,3 x 69,4 cm ...
... Cadre Louis XIV en bois sculpté, dorure d’origine
PROVENANCE
- Paris, collection privée jusqu’en novembre 2017
De par l’ampleur de la composition, la finesse d’exécution du visage, la richesse des coloris, la robe carmin aux passements et dentelles des manches raffinés qui habille le modèle avec élégance, notre tableau représente un beau témoignage de ce qu’il est connu de l’œuvre des Beaubrun. Le rapprochement avec l’œuvre "Portrait de la Grande Mademoiselle" de Charles & Henri Beaubrun, anciennement signé et daté 1655 (Madrid, musée du Prado), principalement pour le visage et les cheveux du modèle très proches de ceux du nôtre, suggère une exécution des deux peintures par le même artiste et dans une même période.
Peintres d’ornements, de décorations, organisateurs de ballets, de bals, et de divertissements royaux, poètes à leurs heures, membres fondateurs de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1648 et admirés par henri IV, Louis XIII, puis par le jeune Louis XIV, les deux cousins Charles et Henri Beaubrun connurent un immense succès entre 1610 et 1660 et reçurent de très nombreuses commandes royales.
Les deux artistes formés par leur oncle Louis Beaubrun, portraitiste important du règne de Louis XIII, évoluèrent très tôt dans les hautes sphères du pouvoir royal. Hommes de cour accomplis, aux manières parfaites et à la conversation galante et spirituelle, les deux artistes furent largement employés par Anne d’Autriche qui leur fit portraiturer le dauphin, futur Louis XIV, dès l’age de huit jours, puis régulièrement, le jeune roi et son épouse. Félibien raconte que l’atelier des Beaubrun devint un véritable salon. Le lieu fut assidument fréquenté par les femmes qui constituaient l’essentiel de la clientèle des Beaubrun, séduites par leur compagnie, mais également par leur manière, puisqu’ils savaient les représenter dans un état qui leur était agréable. Aussi pendant un assez long temps il n’y avait guère de Dames qui ne voulussent être peintes par les Beaubrun. En pied ou à mi-corps, les Beaubrun peignaient ces femmes à la grâce mystérieuse dans des luxueuses étoffes, soieries et velours, parées de broderies de perles et de pierres précieuses, souvent rehaussées d’une touche de couleur apportée par quelques fleurs, en couronne ou en bouquet. Une baisse passagère de commandes au début des années 1660, incita les artistes à solliciter l’entremise de Colbert, afin qu’il demande au roi d’avoir la bonté de dire un mot aux dames pour les animer à se faire peindre.
Une part de leur célébrité venait également de leur collaboration et étroite liaison, si extraordinaire qu’ils semblaient n’avoir qu’une même imagination, un même esprit et une même volonté. On ne pouvait en effet distinguer leur main et les portraits étaient souvent réalisés de concert, chacun y travaillant alternativement, se servant de la même palette et des mêmes pinceaux. Leurs styles, totalement identiques, et voulus comme tels, restent aujourd’hui impossibles à distinguer.
Le succès des Beaubrun semble avoir diminué au début des années 1670. Leur dernier portrait daté par la gravure est celui de la Reine, exécuté en 1672 par Nicolas de Poilly. L’inventaire après décès de Charles décrit l’intérieur d’un homme aisé, mais qui semble avoir abandonné la peinture depuis longtemps.
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