Charles-François Delamarche, Sphère armillaire ptolémaïque. Paris, circa 1805-1810

... Capricorne, Pôle Sud.
Les anneaux verticaux sont constitués de deux méridiens doubles.
La sphère est ensuite reliée par deux axes au grand Méridien, un anneau vertical inséré perpendiculairement dans le cercle de l'Horizon, lui-même soutenu par quatre demi-cercles attachés à la base en bois tourné et teinté en noir.
Chaque élément est recouvert de papier imprimé. On y trouve diverses informations : latitudes, durée des jours, noms et symboles du Zodiaque, calendrier, directions des vents, etc.
Sur les cercles verticaux sont mentionnées les latitudes et longitudes de plusieurs villes : Rome, Bordeaux, Madrid, Boston, Batavia (Jakarta), Acapulco, etc.
Le petit globe terrestre est également recouvert de papier imprimé : y figurent les continents et les océans avec de nombreuses indications géographiques, faisant référence aux dernières explorations.
Les côtes nord-américaines sont bien définies et la Californie apparaît correctement comme une péninsule - les rapports des explorateurs espagnols de la région avaient créé de la confusion sur le fait qu'elle soit reliée à la terre ferme ou non. La nature géographique de la Californie fut confirmée après les explorations de Juan Bautista de Anza (1774-1776).
L'Alaska n'est pas décrit et est seulement partiellement tracé ; il deviendra partie des États-Unis en 1867.
Plusieurs îles du Pacifique sont indiquées.
L'Australie (nom définitivement utilisé en 1824) est appelée "Nouvelle Hollande".
La Tasmanie est encore représentée comme une péninsule.
Il s'agit d'un détail important pour la datation de notre sphère armillaire. L'île est séparée de l'Australie par le détroit de Bass, que Matthew Flinders traversa pour la première fois en 1798, prouvant qu'il ne s'agissait pas d'une péninsule. Delamarche ne pouvait pas avoir attendu longtemps pour mettre à jour une information géographique aussi importante : il l'a probablement fait peu après 1805, lorsqu'il a transféré son activité en rue du Jardinet.

Charles-François Delamarche (1740-1817) fonda son atelier vers 1770 et, en quelques années, devint le cartographe et fabricant de globes français le plus célèbre à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Après avoir acquis l'atelier du défunt Didier Robert de Vaugondy (1723-1786) (cartographe renommé et continuateur de l'activité familiale fondée par son grand-père Nicolas Sanson au XVIIe siècle) et après avoir repris, entre 1788 et 1800 environ, ceux de Jean-Baptiste Fortin (1750-1831) et Jean Lattré (1750-1800 environ), il commença à se définir comme "Successeur de MM. Sanson et Robert de Vaugondy, Géographes du Roi, et de M. Fortin, Ingénieur-mécanicien du Roi pour les globes et les sphères".
Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, Delamarche possédait les stocks de magasin et les compétences de fabrication des globes de ses principaux rivaux à Paris.
En plus de cette politique agressive d'acquisitions, la clé de son succès résidait également dans la combinaison d'une cartographie de grande qualité associée à des globes et des sphères armillaires extrêmement attrayants ; et, bien sûr, dans ses célèbres finitions en vernis rouge.
Son atelier était situé rue de Foin St Jacques "au Collège Me. (ou "Mtre") Gervais" dans le Quartier Latin de Paris jusqu'en 1805 environ, date à laquelle il déménagea rue du Jardinet n° 13.
À la mort de Charles-François en 1817, les rênes de l'entreprise passèrent à son fils Félix (1779-1835), qui continua à publier, souvent en collaboration avec le graveur Charles Dien senior.
En 1835, l'entreprise déménagea d'abord rue du Jardinet n° 12, puis peu après rue du Battoir n° 7.

Bibliographie :
- Dekker, Elly, et al. Globes at Greenwich: A Catalogue of the Globes and Armillary Spheres in the National Maritime Museum, Greenwich, London, Oxford University Press and the National Maritime Museum, 1999, pp. 321-322 per la storia dell’ impresa dei Delamarche;
- Van der Krogt P. e Dekker E., Globes from the Western World, Londra 1993, p. 78;
- Van der Krogt P., Old Globes in the Netherlands, Utrecht 1984, pp. 98-99.