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Diane est l’une des figures les plus importantes du panthéon gréco-romain. Déesse de la chasse, de la guerre et de la nuit elle vit dans les bois entourée de nymphes et repoussant les avances de ses nombreux prétendants. La représentation de Diane est récurrente dans l’art depuis l’Antiquité et beaucoup de dames de qualité se sont identifiées à cette déesse. Dès le XVIe siècle, de nombreuses peintures représentent des favorites ou dames de Cour portraiturées en Diane chasseresse. Cette mode a persisté jusqu’au XIXe siècle, atteignant son apogée au XVIIIe siècle.

Epoque

Diane est la déesse de la chasse, de la guerre et de la nuit dans la mythologie romaine, assimilée à Artémis dans la mythologie grecque. Fille de Jupiter et sœur jumelle d’Apollon, dieu du Soleil, elle souhaite rester vierge à perpétuité après avoir assisté à l’accouchement de son frère. Armée d’un arc, de flèches et court vêtues elle est la déesse de la chasse et vit dans les forêts et clairières, à la lisière entre le monde sauvage et civilisé. Elle est accompagnée d’un cortège composé de nymphes appelées Océane. Diane est représentée auréolée d’un croissant de lune sur la tête et entourée de biches et de cerfs. Quand Apollon (le Soleil) disparaît Diane (la Lune) prend sa place dans les cieux.

La représentation de Diane en chasseresse apparaît dans l’art grec. Elle est alors vue comme une déesse chaste et fière, représentée en habits de chasse armée d’un arc. Les sculptures antiques la montrent accompagnée d’un chien, la robe retroussée et équipée d’un arc.

Caractéristiques

Sa représentation a peu changé avec le temps. Au XVIe siècle, les représentations de Diane chasseresse la montrent toujours semi-dénudée, bien souvent accompagnée d’un chien et d’un arc. C’est à partir de cette époque que les femmes de la Cour se font représenter en Diane, portant les attributs de la déesse. Diane de Poitiers, maîtresse d’Henri II et l’une des plus belle femme de son temps, s’est très souvent fait portraiturer en Diane chasseresse. Elle peut alors être représentée entièrement vêtue à la façon de la déesse ou vêtue à la mode du XVIe siècle portant un croissant de lune sur son front. Diane de Poitiers, femme à la beauté extrême et croqueuse d’homme, aimait certainement à se faire représenter en déesse prédatrice chassant, attirant et repoussant les hommes avec violence.

D’autres grandes dames de la Cour, le plus souvent des favorites, se sont fait peindre sous les attributs de la déesse. Toujours au XVIe siècle, Ambroise Dubois dépeint Gabrielle d’Estrée sous les traits de la déesse, cette fois-ci beaucoup plus habillée. Favorite du Roi Henri IV, elle est connue pour ses mœurs légères et ses dépenses inconsidérées. Ici encore, les flèches de Diane symbolisent le grand pouvoir des femmes dans la Cour à cette époque. C’est réellement en Diane chasseresse et prédatrice qu’elles se font représenter.

Portrait de Gabrielle d'Estrée
Ambroise Dubois, Portrait de Gabrielle d’Estrée en Diane chasseresse, Ecole française de la fin du XVIe siècle © Château de Chenonceau

Au XVIIe siècle la représentation ne change guère comme nous pouvons une peinture de l’atelier d’Orazio Gentileschi conservée au Musée de la Chasse et de la Nature. Diane n’est pas personnifiée et est représentée de dos, soufflant dans une corne et accompagnée d’un chien. Les femmes de qualité se font toujours représenter sous les traits de la déesse, qu’elle soit favorite ou aristocrates. Leurs tenues sont alors plus décentes, le sein recouvert et la robe longue bien qu’elle conserve tous les attributs de la déesse. C’est ce que nous pouvons observer sur le Portrait de la duchesse de Chevreuse en Diane chasseresse conservée au Château de Versailles.

Le XVIIIe siècle marque l’apogée de la représentation des femmes de Cour en Diane chasseresse. La représentation change peu, les dames sont représentées habillées de robes voulant imiter les draperies antiques et très légèrement vêtues. La représentation en Diane chasseresse est un moyen pour ces dames de représenter leurs corps dévêtus, sans que cela ne soit perçu comme malséant. Leur visage reste toujours très identifiable mais les vêtements et attributs sont toujours ceux de la déesse. Les portraits du XVIIIe siècle représentent la dame de qualité dans un paysage sauvage (souvent une forêt), souvent accompagnée d’animaux et armée de l’arc. Le croissant de lune n’est pas toujours présent car il est le symbole de la déesse de la nuit et non de la déesse chasseresse et prédatrice. Il est également courant de peindre le personnage en portrait sur un fond neutre, l’attribut de Diane étant simplement représenter par un croissant de lune.

Portrait école française du 18eme siècle
Inconnu, Portrait d’une femme de qualité en Diane, Ecole française du XVIIIe siècle, HST, Catel Antiquités
Tableau portrait antoine Rivaltz
Antoine Rivaltz, Portrait de la Présidente Riquet en Diane chasseresse, vers 1702, HST © Musée des Augustins, Toulouse
Tableau de Jean-Marc Nattier
Jean-Marc Nattier, Marie-Adélaïde en Diane chasseresse, 1745, HST, Château de Versailles
Le portrait féminin en Diane déesse de la chasse

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