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Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel
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Réf : 87163
VENDU
Époque :
XIXe siècle
Signature :
Adèle ROMANY (1769 – 1846)
Provenance :
France
Materiaux :
Huile sur toile
Dimensions :
l. 80 cm X H. 98.5 cm
Tableaux et dessins Tableaux XIXe siècle - Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel XIXe siècle - Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel  - Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel Antiquités - Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel
Segoura Fine Art
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Tableaux, Mobilier et Objets dart des 17e, 18e et début 19e siècle


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Adèle ROMANY (1769 – 1846) - Portrait de Melle Thevenet de Montgarrel

Adèle ROMANY (1769 – 1846), Portrait d’une jeune personne près d’un piano tenant un cahier de musique (Mlle Thevenet de Montgarrel épouse Gillet Ducoudray ( ?-1827), huile sur toile, 98,5 x 80 cm .

Melle Thevenet de Montgarrel : Alexandrine-Florence-Virginie-Casimire Thevenet de Montgarrel épouse d'Amédée Gillet Ducoudray, premier conseiller de Louis Bonaparte
(Roi de Hollande, frère de Napoléon Ier et père de Napoléon III)
à partir de 1806.



Tableau signé en bas à gauche de la toile : « Adèle Roma…/ 1802 »

Musées  : national des châteaux de Versailles et de Trianon ; Gray, musée Baron Martin ; Rouen, musée des Beaux-Arts;Rouen, musée des Beaux-Arts ; Dijon, musée Magnin ; Marseille, musée Grobet-Labadié ; Montpellier, musée Fabre ; Musée Marmottant Monet ; Douai, Musée de la Chartreuse ; Boston, Museum of Fine Art; Rhode Island School of Design Museum .


Provenance
Tableau toujours resté dans la famille du ...

Lire la suite

... modèle, puis par succession à ses descendants jusqu’en 2020.

Exposition
Très probablement Paris, Salon de peinture et de sculpture, 1802, n°255


Ce charmant portrait de Mlle Thevenet de Montgarrel, par Adèle Romany, datant de 1802 permet de redécouvrir la carrière d’une artiste honorée en son temps par les voies institutionnelles et restée méconnue du grand public à notre époque.

Adèle naît Marie-Jeanne Mercier d’une liaison illégitime. Sa naissance d’un père noble, le marquis de Romance, ancien capitaine des gardes, est reconnue par lettre du roi, le 18 mars 1778. L’enfant est alors âgé de 9 ans. Peu d’informations sont parvenues sur son apprentissage artistique. Dans les livrets du Salon de peinture et de sculpture, où elle expose pendant quarante ans, elle se présente comme l’élève de Jean-Baptiste Regnault dont l’atelier réservé aux femmes était plus exactement dirigé par son épouse. Adèle Romany appartient à une génération de peintres femmes qui souhaite faire carrière à une époque où la Révolution française a facilité l’accès du Salon, autrefois réglementé par l’Académie royale de peinture et de sculpture exclusivement masculine. Seuls ses membres étaient autorisés à y présenter leurs ouvrages. Désormais, les artistes étaient libres d’être affiliés ou non à cette dernière, ouvrant une perspective inédite aux peintres femmes.

Dès le début de sa carrière, Marie-Jeanne change son prénom pour Adèle et signe ses œuvres de plusieurs variantes composées de son nom de jeune fille et d’épouse. Les peintres du roi Louis XVI, François Casanova et Jean-Charles-Nicaise Perrin, sont les témoins de son mariage, en 1790, avec le miniaturiste François-Antoine Romany dont elle divorce l’année de son entrée au Salon de 1793. Les livrets des expositions successives répertorient ses multiples patronymes : « la Citoyenne Adèle dite Romany », « Adèle Romany née Romance » , « Mme Adèle de Romance », « Adèle Romance dite Romany », « Mme Adèle Romany Deromance », ou encore « Mme Romany-de-Romance ».


Notre tableau, signé en bas à gauche de la toile, représente sous le Consulat une jeune femme habillée à la mode inspirée de l’antique qui allait prévaloir sous l’Empire. Assise devant son piano forte, elle porte avec naturel une robe superposée de tissus vaporeux orange et blanc, ceinturée à la taille par un ruban de soie. Ses cheveux bouclés sont ramassés en un chignon souple placé assez haut et maintenu par un peigne. Des accroche-coeurs encadrent son visage. Une parure de bijoux en cornaline ou en corail - proche de celle conservée au Musée des Arts Décoratifs - complète la préciosité de sa tenue, signe de distinction sociale. La beauté du modèle rajoute à la sensualité de cette silhouette libre de ses mouvements.

Melle Thevenet de Montgarrel est, à n’en pas douter, une musicienne aguerrie puisqu’elle est représentée entourée de partitions de musique, devant son instrument ; un piano forte fabriqué par Sébastien Érard. On distingue sur le pupitre le titre en lettres d’or de la tragédie lyrique en trois actes d’Antonio Sacchini : Œdipe à la colonne. A gauche, est placée la partition de L’Ariodant, un drame en trois actes et en prose par François-Benoît Hoffman, mêlé de musique d’Etienne Nicolas Méhul. Enfin, la jeune femme désigne L'Amour filial, opéra en un acte, par Charles-Albert Demoustier, sur une musique de Pierre Gavaux. On lit facilement le 3ème couplet qui laisse entrevoir un hommage à son père, Joseph Thevenet, possible commanditaire de l’œuvre : « Moi, chaque matin, je reçois Le premier baiser de mon père ».
L’identité du modèle est confirmée par la provenance de ce tableau resté dans la famille de ses descendants depuis sa création en 1802. La jeune musicienne est Alexandrine Florence Virginie Casimir Thevenet de Montgarrel (?- 1827). Ses parents sont Joseph Thevenet, employé supérieur à la loterie royale, nationale puis impériale de France et Thérèse Félicité Ledoux. Elle épouse, le 22 juin 1805, à l’église de Notre-Dame de Lorette, Amédée Madeleine Charles Gillet Ducoudray (1778-1829), secrétaire intime puis conseiller du Cabinet de Louis Bonaparte roi de Hollande. Cinq enfants naissent de cette union : Louis Eugène Napoléon en 1806, Alexandre Eugène Gillet Ducoudray en 1808, Euphrosine Virginie Gillet Ducoudray à Utrecht, le 27 mars 1810 (aïeule des derniers propriétaires), Alexandrine Laeticia Gillet Ducoudray en 1812 et Alexandre Joseph Amédée en 1816.


Au-delà de l’intimité du modèle, ce portrait rend également compte de la mélomanie de l’époque. D’ailleurs, les musiciens et les comédiens du théâtre français sont les modèles favoris d’Adèle Romany qui fréquente les mêmes cercles artistiques. Elle achète la maison de la tragédienne Mme Talma rue du Mont-Blanc (aujourd’hui Chaussée-d’Antin, n°21) et sa deuxième fille est pensionnaire pendant sept ans à la Comédie française.

Au regard de sa carrière récompensée par une médaille de seconde classe au Salon de 1808, de la réception critique de ses œuvres dans les quotidiens de l’époque et de sa production artistique, Adèle Romany compte parmi les plus talentueux portraitistes de son époque dont on ne peut que saluer l’actuelle réapparition sur le marché de l’art.


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