Par Galerie Eric Beaumont
Tableaux flamands et français du XVIIe, XVIIeI et XIXe siècles
Robert le Vrac de Tournières (attribué à)
Né le 17 Juin 1667 à Ifs – 18 Mai 1752 à Caen
« Portrait d’un Magistrat »
Ecole Française du XVIIème siècle
Huile sur toile, 65 cm x 54 cm
Cadre sculpté bois, doré à l’or
Élève de Lucas Delahaye, puis de Bon Boullogne et de Hyacinthe Rigaud, Tournières est reçu deux fois à l’Académie royale de peinture, en 1702, comme peintre de portraits avec les portraits des peintres Pierre Mosnier et Michel Corneille, et le 24 octobre 1716, comme peintre d’histoire avec l’Invention du dessin (1716), montrant « Dibutade peignant sur le mur l’ombre de son amant dans l’éclairage d’une bougie », qui le fit surnommer « le Schalken de la France ».
Avec un réel talent de physionomiste et de peintre, Tournières a joui de son vivant d’une très grande réputation. Fort recherché de son temps, il fut le portraitiste du Régent, de chanceliers, de beaucoup de personnalités politiques et a laissé plus de deux ...
... cents portraits conservés pour la plupart dans des collections particulières. Ses nombreux portraits représentant des personnages de diverses classes : ministres, magistrats, dames de la cour, artistes, marchands. Avec un coloris délicat, une convenance parfaite dans la pose et l’ajustement, une certaine élégance dans les draperies, il est un artiste plus soigneux que puissant. Il a donné à la formule française du portrait une vérité et une vigueur particulières et son œuvre de « genre » est l’une des plus significatives de l’influence hollandaise sur l’art français.
Le caractère hétérogène de son œuvre est typique d’un artiste de la période transitoire de la Régence : la légèreté de sa palette préfigure le style rococo, tandis que les éléments hollandais donnent à son travail un caractère nouveau et plus intime, qui contribue à renouveler l’école du portrait de Rigaud qui avait apporté une pompe un peu superficielle dans l’art français. Il exécute de grandes peintures, dont le souvenir et la trace sont perdus, et des petites dans lesquelles il se distingue, influencées par Godfried Schalken et Gérard Dou qu’il avait spécialement étudiés. Il a vu dans les tableaux hollandais des décors et des éclairages particuliers, et s’est imprégné de leur atmosphère réaliste, de la simplicité sérieuse de leurs portraits pour retenir le modelé des visages, l’expression profonde et discrète de vie intérieure et les restituer sur ses toiles.
Parmi ses toiles les plus remarquables, on cite un portrait de Maupertuis, gravé par Daullé ; une autre de Pécour, gravé par Chéreau ; celui de l’académicien Mosnier, à l’École des beaux-arts ; celui de Michel Corneille, à Versailles. D’autres de ses œuvres appartiennent aux fonds des musées d’Orléans, de Rennes, au musée et à la bibliothèque de Caen, au musée de Nantes.
Ses principaux élèves ont été Huliot fils, peintre de fleurs, Romagnesi et Lemoyne. Sarrabat et Daulle ont gravé chacun un portrait peint par Tournières.