Vénus ‘de Medici

... familières représentées dans les cabinets de collectionneurs : dans le portrait de Claude-Henri Watelet par Greuze, vers 1763-65, le connaisseur et auteur de L’art de peindre est représenté avec des compas et un carnet, observant une statuette en bronze de la Vénus de Médicis, comme s'il déduisait les proportions idéales de la figure féminine de l'exemple de la sculpture.

Selon Piero Ligorio, la statue a été trouvée à Rome, près des Thermes de Trajan, à l'intérieur du vignoble de l'évêque de Viterbe, Sebastiano Gualtieri. Elle est immédiatement devenue partie de la collection du prélat et, en 1566, elle a été achetée par Alfonso d’Este. En 1575, elle a été vendue à Ferdinando de’Médicis, qui décida de l'exporter vers la collection d'antiquités de la Villa Médicis à Rome. La statue a été conservée dans la somptueuse résidence romaine pendant plus d'un siècle. En 1677, elle a été transférée à Florence, avec des chefs-d'œuvre tels que le aiguiseur de couteaux et les lutteurs. Ces célèbres œuvres étaient exposées dans la Tribune, l'espace le plus précieux des Offices, et la Vénus était élevée à la représentation symbolique du musée florentin dans son ensemble. Le prestige de la statue est visible dans les événements ultérieurs et l'histoire de la collecte successive. En 1802, Napoléon ordonna le transfert de la statue à Paris. La période française dura jusqu'en 1816, date à laquelle la statue fut ramenée à son emplacement d'origine à Florence.

Dans une rare circonstance pour les statues antiques, la Vénus a un auteur connu. Le socle porte en effet sa signature, Cléomène, fils d'Apollodore, un sculpteur travaillant à Athènes au 1er siècle avant J.-C.

Des répliques de haute qualité de cette statue et d'autres statues et bustes célèbres de l'Antiquité ont été produites en bronze, en terre cuite et en porcelaine, à Rome et ailleurs. À Rome, au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, quatre fonderies entreprenantes étaient actives - celles de Francesco Righetti, Luigi et Giuseppe Valadier, Giuseppe Boschi et (la plus grande et la plus populaire), la fonderie de Giacomo et Giovanni Zoffoli, qui ont produit ce bronze.

Hugh Honour avait publié l'inventaire de 1795 de tous les bronzes produits par Giovanni et Giacomo Zoffoli, qui inclut également la Vénus de Médicis. En général, plusieurs de ces réductions en bronze ont été acquises par des voyageurs étrangers lors du Grand Tour.