Par Galerie Tarantino
Petit plat à ombilic à décor de grotesques
Recto : La Renommée
Verso : Guerrier
D’après une estampe de Vredeman de Vries (1527 - vers 1606)
Faïence
Diamètre : 25 cm (Petits éclats)
Provenance : Collection Alfred Pringsheim, (1er jour) 7 juin 1939, p. 22, n.75 (Fontana workshop, circa 1560), acheté par Sir H. Wilkinson pour 6 £
Bibliographie : Otto von Falke, Die Majolikasammlung Alfred Pringsheim in München, Tome 2, Leiden 1914, planche 148, n. 287 a-b
La découverte de la Domus Aurea de Néron à Rome en 1480 est à l’origine de la diffusion de ce type de décor, appellé « grotesque » (car trouvé lors des fouilles souterraines), plus tard interprété par Raphaël dans la Logetta du Cardinal Bibbiena au Vatican vers 1516- 1517, ce qui lui vaudra également l’appellation de « Raffaellesche ». Selon le Professeur Timothy Wilson, le décor à grotesques sur fond blanc fut introduit à Urbino vers 1559-1560. Il est inutile de rappeler que ...
... c’est cette ville qui a vu naître Raphaël. Nombreux sont les artistes à s’inspirer de ces motifs antiques. C’est dans ce courant que s’inscrit Vredeman de Vries lorsqu’il publie Grottesco in diversche manieren, Antwerp 1565 – 1571, un recueil d’estampes imprimé par Jan et Lucas van Doetechum et dont le décor de ce plat est directement inspiré.
En effet on y retrouve la figure de la Renommée (Fama) dans un tondo correspondant à l’ombilic de la pièce. Le décor de grotesques est également emprunté à l’estampe et adapté au format circulaire du support. Le verso est également recouvert de ce type de décor accroissant ainsi la valeur artistique du plat. Le haut degré de finition et de minutie caractérisant le décor a conduit Timothy Wilson à dater la pièce assez tôt et en tout cas avant 1575. En effet la finesse typique de l’atelier Fontana (Orazio et Flaminio) va évoluer plus tard vers une manière de plus en plus sèche et systématique notamment après la reprise de l’atelier par Antonio Patanazzi qui avait commencé jeune au sein de l’entreprise.
La pièce provient de la prestigieuse collection munichoise d’Alfred Pringsheim, probablement l’une des meilleures collections de majoliques de la renaissance italienne.