Tric-trac par Jean françois Hache, Grenoble vers 1765-770

... présentons sont caractéristiques de l’oeuvre de Jean François Hache.
Ce dernier fût un des grands spécialistes de la production de « tables de toutes sortes » comme il l’indique lui même sur ces premières étiquettes dans les années 1760.
En bon entrepreneur notre ébéniste va préférer apposer son fer plutot que sa traditionnelle étiquette qu’il aurait pu dissimuler dans le compartiment à jetons.
Il est assez amusant de constater que comme les deux autres tric-trac publiés dans l’ouvrage de Pierre Rouge, notre table ne possède pas d’étiquette mais présente cette même estampille trés visible sur la tranche.
Placée de manière trés judicieuse, cette marque publicitaire est visible de tous les joueurs, ce qui est important car non seulement le jeu est l’apanage de la noblesse au 18ème siècle mais il est aussi un fort lien social.
Jean François Hache entendait donc profiter de ces soirées de jeux pour inciter les invités et autres hôtes de passage à venir visiter son atelier.
Son sens du commerce sera largement récompensé puisqu’il exportera une bonne partie de sa production aux quatre coins de la France.
Nous pouvons penser que de nombreuses tables de ce type furent produites par l’atelier Grenoblois mais seule une poignée nous est parvenue, peut être en raison de la nature du jeu de tric-trac qui devient complètement obsoléte au 19 ème siècle.
Notre table qui est présentée en parfait état de conservation constitue un bel exemplaire de cette production.


Jean-François Hache, dit l’aîné (10 janvier 1730 - 19 août 1796) fils de Thomas Hache, est le plus célèbre de la dynastie.
Il fait un séjour de quatre mois à Paris. Il est peut-être en contact avec Jean-François Oeben, l'ébéniste de Louis XV, ou au moins peut-il étudier la production du maître. De retour à Grenoble, il prend progressivement le relais de son père et s'établit à son compte en 1754 en utilisant les formes plus élancées du style Louis XV. Les pieds s'allongent en courbures souples terminées par des sabots. Il simplifie le maniérisme de son père et s’impose avec des meubles, robustes et ingénieux.
Il obtient vite une trés grande notoriété et pendant plus de trente ans, il exploitera de nombreux ateliers et magasins à Grenoble et fournira le mobilier de la plus grande partie des demeures fastueuses dauphinoises, notamment du duc Louis-Philippe d'Orléans, qui est alors gouverneur du Dauphiné.