Par Sérignan Antiquités
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Tabouret en bois de hêtre sculpté et doré d’époque Louis XV, de forme quadrilatère rectangle aux traverses de longs, concave et convexe. Ce tabouret de belle ampleur présente un décor de sculpture rocaille asymétrique froncé de grenade éclatée inscrite dans un feuillage vigoureusement creusé. Le piètement présente un mouvement à la cambrure tempérée, évidé progressivement. L’ornementation naturaliste des butées d’angle constitué de feuillages fleuris associé à celui de la base revêtue d’un feuillage en adéquation aux traverses contribuent à l’élégance raffinée de ce tabouret. Il est à noter que le motif dit : de la grenade éclatée est né de la main de Jean-Baptiste Ier Tilliard ; en 1730 le maître transforme le fleuron en une grenade éclatée, et inaugure le cartouche asymétrique qui persistera jusqu’en 1745. L’estampille de Tilliard est frappée sur l’intérieur de la traverse antérieure ; à proximité de laquelle figure les ...
... initiales : C puis L. Sachant qu’en vertu des règlements corporatifs en vigueur, Tilliard dut collaborer notamment avec le sculpteurs Chaillon, nous pensons pouvoir faire une corrélation entre l’initiale C et le maître sculpteur Chaillon. L’initiale L, devrait correspondre à celle du doreur, hélas celui-ci-ci nous est inconnu.
La couverture de soie taupe à motifs de feuillages et fleurettes provient de la plus ancienne manufacture de soieries lyonnaises, La Maison Tassinari & Chatel.
Les tabourets jouaient un rôle important dans la disposition hiérarchique des sièges de la cour de France. Selon le rang et la prééminence, on restait debout ou on attribuait un coussin de sol ou un tabouret, rarement une chaise. Ce tabouret témoigne du savoir-faire artisanal qui caractérisait les meubles de la famille de menuisiers Tilliard.
Jean-Baptiste I Tilliard est menuiser du Garde Meuble en 1730. Il produit le mobilier de l’appartement de la reine et du cabinet du roi à Versailles. Issu d’une famille de menuisiers et recevant la maîtrise en 1717, sa spécialité est la réalisation de sièges sous le règne de Louis XV pour lesquels il acquiert une grande réputation. Il participe en effet à l’évolution du style rocaille en innovant à l’aide de galbes élégants et des sculptures fines notamment de cœurs et de grenades éclatée ou de palmettes au-dessus des pieds ; notre tabouret en est le parfait exemple. Sa renommée est importante : Jean-Baptiste I fournit pour 6000 livres de marchandises au prince de Soubise. Ses clients sont la marquise de Pompadour et plusieurs membres de l’aristocratie. En ce qui concerne sa production elle fut abondante et composée de suites de sièges. Les formes sont mouvementées, équilibrées et pures. Le mobilier est généralement sculpté de cartouches en forme de cœur, de grenades de feuillages ou de fleurs. Afin de produire des œuvres d’excellente qualité, il fait parfois appel à des sculpteurs et doreurs. Jean-Baptiste I Tilliard estampillait ses créations. Son fils Jean-Baptiste II a lui-même repris cette estampille sur des créations plus néoclassiques et Transition. Il est parfois difficile de distinguer la production du père de celle du fils mais une telle estampille reste un gage de grande qualité.
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