Par Antiquités Rigot et Fils
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Mobilier de qualité patrimoniale d'époque XVIIIe début XIXe siècle
Une très rare table volante de salon dite « à transformation » formant table à jeu de tric-trac, en acajou massif et placage d'époque Louis XVI estampillée Jean-Henri RIESENER.
Le plateau de forme rectangulaire à grandes feuilles d'acajou moucheté dans un entourage d'acajou de fil, ouvre par deux volets de taille identique démasquant une feutrine ancienne de couleur vert tendre encadrée d’ébène. Sur les pourtours extérieurs de la partie centrale, douze petits trous en ivoire servant au jeu et à l’emplacement des fichets, et deux sur les parties latérales. Le plateau central amovible démasque le jeu de tric trac : un tablier où vingt-quatre trous sont percés, au pied de chacun, vingt-quatre flèches en ivoire blanc et teinté vert sur un fond de bois noirci.
L'ouverture de ses deux volets est actionnée par un mécanisme de fermeture en laiton situé de part et d'autre sur l’extérieur du centre du plateau.
Les parties latérales présentent deux "faux ...
... tiroirs" à butée. Lorsqu'ils sont ouverts, le montant de leur façade permet aux volets du plateau de reposer en prenant appui.
L’architecture des façades de la ceinture est à composition tripartite : soit trois réserves à léger retrait dans un encadrement à très fines moulures : celle du centre de dimensions plus larges formant un rectangle encadré des deux autres de forme quadrangulaire prolongées par des cannelures. Celles-ci posant sur un entablement se raccordant au piètement.
La partie centrale située sous le rectangle est évidée, elle rythme l’architecture des façades.
Elle pose sur d'élégants pieds fuselés cannelés, ornés au raccordement par une bague moulurée en laiton fondu. Ils sont terminés par des sabots à roulettes en bronze ciselé et doré.
L'ingéniosité de la construction, l'harmonie des proportions, les fines moulurations, l’exceptionnel choix de l’acajou, la sobre architecture aux élégants détails font de notre rare table de tric-trac un remarquable témoin de la maîtrise du classicisme du maître Ebéniste JH RIESENER.
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Jean-Henri RIESENER
4 juillet 1734 - 6 janvier 1806
Reçu à la maîtrise le 23 janvier 1768
“Le Maître incontesté du meuble Louis XVI, par l’ampleur et la diversité de son œuvre, par l’exceptionnelle qualité de fabrication, par la somptuosité sans égale des commandes pour la cour, dont il fut, durant plus de dix ans, le fournisseur attitré ». KJELLBERG, Pierre, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, Les Editions de l’Amateur, 1998, p. 693.
Ebéniste parisien, Jean-Henri RIESENER est né en Allemagne en 1734 à Gladbeck. A son arrivée à Paris, il rejoint très vite le célèbre atelier de Jean-François Oeben, menuisier-ébéniste du Roi à l’Arsenal, bénéficiant des privilèges de ce dernier.
En 1763, à la mort de Jean-François Oeben, Riesener reprend l’atelier de son maître et épouse en 1767 sa veuve Françoise-Marguerite Vandercruse (sœur de l’ébéniste Roger Vandercruse et obtient l’année suivante ses lettres de maîtrise lui permettant dès lors de ne plus utiliser l’estampille de J-F Oeben mais d’estampiller en son nom sa production.
C’est en 1769 qu’il livre le prestigieux bureau commandé par le Roi pour Versailles que J-F Oeben commença neuf ans plus tôt. Dès lors, il connait un rapide et vif succès et reçoit en 1774, le titre d’ébéniste ordinaire du Mobilier de la Couronne, succédant à Gilles Joubert. Fournisseur de la cour pendant plus de dix ans, les commandes affluent, il bénéficie alors d’une clientèle de souverains, de princes de sang, du comte et de la comtesse de Provence, du comte d’Artois, du duc d’Orléans, de mesdames tantes du Roi, de grands seigneurs et de fermiers généraux.
Nous pouvons qualifier la production de Jean-Henri Riesener d’une œuvre diversifiée à l’exceptionnelle qualité sans défaut d’exécution et de grande précision.
« Aucun artisan du meuble n’a connu le succès et la renommée de JH R. Prononcer le nom du célèbre ébéniste, c’est évoquer le meuble royal dans toute sa splendeur. Riesener n’a pas fait que cela. Il a livré, toujours dans une qualité d’exécution impeccable des meubles plus sobres, plus dépouillés, seulement plaqués d’acajou ». KJELLBERG, Pierre, Le meuble français et européen du Moyen-Age à nos jours, Les éditions de l’amateur, p 375.
Epoque Louis XVI
Dimensions : Hauteur : 71 cm - Largeur : 71 cm - Profondeur : 56 cm
Musées où son œuvre est exposée :
- CHANTILLY, château
- COMPIEGNE, château
- FONTAINEBLEAU, château
- PARIS, Archives nationales
- PARIS, Arts décoratifs
- PARIS, Carnavalet
- PARIS, Louvre
- PARIS, Nissim de Camondo
- SAINT JEAN CAP FERRAT, Ephrussi
- SEVRES, musée céramique
- VERSAILLES, château
- VERSAILLES, Petit Trianon
- LONDRES, Victoria and Albert Museum
- LONDRES, Wallace Collection
- LONDRES, Waddesdon Manor
- CHICAGO, Art Institute
- CLEVELAND, Museum of Art
- DETROIT, Institute of Art
- MALIBU, Paul Getty Museum
- NEW YORK CITY, Metropolitan Museum
- PHILADELPHIA, Museum of Art
- SAINT LOUIS, Art Museum
- SAN MARINO, Huntington Collection
- WASHINGTON, National Gallery
- AMSTERDAM, Rijksmuseum
- LISBONNE, Calouste Gulbenkian
Références bibliographiques :
- ISSY Edouard, L'Estampille, n° 8 Mars 1970, Jean-Henri Riesener ébéniste de la Reine p. 32-37
- JANNEAU, Guillaume, Ebénistes et menuisiers français - Meubles et Décors, n° 797, Décembre 1964, p. 104-111
- KJELLBERG, Pierre, Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle, Les Editions de l'Amateur, Paris, 2002
- KJELLBERG, Pierre, Le meuble français et européen du Moyen-Age à nos jours, Les éditions de l’amateur, Paris, 1991
- SALVERTE, Comte François de, Les ébénistes du XVIIIe siècle, 4° édition, Les Editions d’art et d’histoire, Paris, 1953
- SCHERER Françoise, L'Estampille, n° 91, Novembre 1977, Trois ébénistes royaux. Jean-François Oeben. Jean-Henri Riesener, Adam Weisweiller, p. 6-15
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