Par Galerie Pellat de Villedon
Mobilier, objets d'art et tableaux
Table en acajou rectangulaire appelée « gate leg ». Reposant sur huit pieds finement sculptés et réunis par une entretoise, la table est composée de deux abattants amovibles soutenus par deux pieds pivotants.
Attribuée à l’ébéniste Canabas (reçu maître en 1766)
Fin du XVIIIe siècle
Restaurations d’usage
H. 69 x L. 96 x P. 94 (dépliée) cm
L’oeuvre que nous présentons aujourd’hui fait partie des meubles à la fois recherchés pour leurs lignes simples mais d’un équilibre parfait et pour leur ingéniosité mécanique.
Il s’agit d’un meuble à transformation allant de la forme de simple table à une table plus complexe. Tout est pensé pour rendre le meuble le plus raffiné possible mais aussi le plus pratique. Deux abattants soutenus par des pieds amovibles permettent de déployer la table.
Ce modèle de table est bien connu. Nous pouvons citer la paire de tables estampillées Canabas et portant la marque de la JME vendu sous le lot 69 par la ...
... maison de vente Thierry de Maigret le 9 juillet 2020. Nombre de ses tables sont estampillées, d’autres non mais il est quasiment certain qu’elles soient de sa main. Appelé « le grand maître des petits meubles en acajou », Canabas nait en Allemagne mais vient dès l’année 1745 à Paris. Il travaille d’abord auprès des plus grands : Jean-François Oeben et Pierre Migeon. L’ensemble de son oeuvre personnelle est aisément reconnaissable : en acajou massif ou en placage d’acajou d’excellente qualité, peu de décors hormis des moulures discrètes et très peu de garnitures en bronze. La plupart de sa production est de style Louis XVI.
Canabas est particulièrement apprécié : il fait partie des ébénistes les plus recherchés. Cet engouement est dû à ses choix artistiques : il réalise des petits meubles utilitaires et de conceptions nouvelles, étudiés pour servir à des usages précis.
En plus d’être un charmant petit meuble curieux, le meuble de notre étude est travaillé et fait référence à un goût très en vogue à la fin du XVIIIe siècle : l’anglomanie. Ce dernier vient de l’inspiration du mobilier anglais (aux nombreuses balustrades et aux dossiers ajourés) et aux palais chinois. Ce goût développé par les anglophiles fait peu à peu disparaitre la marqueterie au profit de l’acajou comme en témoigne notre petit meuble.
Sources :
Kjellberg (Pierre), Le mobilier français du XVIIIe siècle, Les éditions de l’amateur
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