Le style Louis XV se situe entre 1725 et 1760, style nouveau où l'on voit disparaître le culte du classique et de l'antique. Le mobilier Louis XV est appelé également style rocaille, rococo ou Pompadour.
Les bois les plus courants pour un meuble de style Louis XV: chêne, noyer, hêtre poli, naturel, laqué (laque noire et or, laque rouge) ou peint de couleurs tendres (blanc, rose, bleu, lilas, vert clair) parfois à plusieurs tons et à filets, le bois d'amarante et le bois de violette. L'acajou massif ou en placage, le prunier, le frêne pour les meubles moins beaux; le bois sculpté et doré est encore très à la mode. Beaucoup de marqueterie et de placage.
Le placage de bois des Iles à compartiments ou à mosaïque. Les panneaux sont encadrés de bandes en bois de couleur et de filets. Motifs: damiers, losanges, rosaces, lignes géométriques.
La marqueterie emploie des bois de différentes couleurs et forme de véritables compositions décoratives: vases de fleurs, scènes, personnages, guirlandes, bouquets.
Absence de symétrie. C'est une décoration riche qui s'inspire du style Régence (chinoiseries) et de la rocaille.
Les principaux motifs: la coquille, dissymétrique, la feuille d'acanthe, les feuillages entrelacés, les Oiseaux, les bouquets, les fruits, tous les attributs amoureux. Les motifs « rocaille » : ils sont souvent extravagants. tourmentés, asymétriques, inspirés surtout de certains coquillages. Les chinoiseries : mandarins, magots, pêchers, paysages, statues à personnages; les cartouches: coquille ailée à deux carquois entrecroisés, guirlandes de fleurs ; la tète de femme encadrée de « rocaille » et de fleurs; beaucoup de fleurs: chutes, fleurs enroulées, petite fleur remplaçant la coquille Louis XIV sur les sièges.
Les bronzes et les cuivres sont très employés pour les serrures, les extrémités des pieds, les angles, les arêtes; les motifs sont les mêmes que ceux du bois sculpté.
Les moulures sont légères, découpées et chantournées.
Les marbres sont gris, rouge, rose, vert, orange ou bleu.
Les pieds de tous les meubles, des tables et des sièges sont en pied de biche, c'est-à-dire constituées par deux sections superposées et contrariées formant un S. ils sont gracieux et légers, en général terminés en sabot de bois ou de métal ou en petit pied vertical.
en bois sculpté naturel, doré ou peint. Ils sont légers et confortables. La décoration est sobre ; la plus courante : deux ou trois fleurettes au centre de la ceinture et du haut du dossier, lignes courtes, pas d'angles droits, pieds en S plus ou moins accentué. Ils sont garnis de tissu et parfois cannés.
Les chaises en hêtre, noyer, en bois peint de couleur claire, ou doré; le siège est en forme de trapèze, le dossier est violoné et chantourné en haut et en bas; les pieds sont en S, en pied de biche appuyé sur un petit dé en bois; les dossiers sont à la reine lorsqu' ils sont droits, en cabriolet s' ils s'incurvent légèrement, en lyre (très rare). Elles sont parfois ornées de motifs rocaille, et souvent cannées.
Les fauteuils: mêmes caractéristiques que les chaises.
Les accotoirs sont garnis de manchettes et reposent sur des consoles en retrait légèrement rembourrées. Ils ne prolongent plus les pieds.
Les types de fauteuils les plus courants sont:
Les commodes Louis XV, en acajou, en noyer ou en palissandre, marquetées, vernies ou laquées, recouvertes de marbre à bords chantournés. Elles sont ornées de bronzes dorés et ciselés.
Les deux formes les plus fréquentes:
Les commodes sont appelées: en tombeau, à la Régence (très ventrue, à trois tiroirs), religieuse (petite et étroite) en console.
La chiffonnière, petit meuble dérivé de la commode, plus haut que large. Il est porté par des pieds généralement élevés; à deux ou trois tiroirs dont un s'ouvre sur le côté; très décoré, laqué et peint de sujets chinois, ou marqueté.
Les talbes Louis XV deviennent légères et maniables, sans traverses d'entrejambe, pas de table de salle à manger.
On employait encore les tréteaux.
Les tables Louis XV que l'on peut trouver sont en général de petites dimensions; le piétement est, pour la plupart, en pied de biche, terminé par des sabots en bronze doré ou par une volute reposant sur un petit dé; les ceintures sont abondamment découpées et décorées de motifs: coquille Louis XV; motifs
« rocaille », rinceaux d'acanthe.
Les petites tables que l'on déplace sont très nombreuses et très variées:
Les tables de toilette appelées aussi coiffeuses ou poudreuses, dessus à trois abattants, celui du milieu s'élevant verticalement et formant miroir. A l'intérieur des deux abattants encadrant le miroir se trouve un compartimentage; dans la ceinture deux tiroirs latéraux, un tiroir central et une tirette;
Autres petites tables: la liseuse, la table d'accouchée à pupitre amovible, pieds courts et bras de lumière.
Le bureau plat, rectangulaire à coins arrondis, pieds cambrés ornés de feuilles en bronze doré. Il est souvent en chêne plaqué de palissandre, à trois tiroirs: un au centre, droit et légèrement en retrait; les deux autres suivent la forme de la ceinture.
Le bureau à cylindre apparaît vers 1750, souvent en marqueterie avec abattant à cylindre fermant tablettes tiroirs intérieurs.
Le bureau dos d'âne, meuble féminin, petit et fin, avec un abattant incliné découvrant tablettes et tiroirs.
Le bureau capucin, bureau de dame à cachettes, à secrets et à ressorts dissimulés. L'abattant est brisé horizontalement: la partie supérieure se relève et découvre en elle-même une série de casiers; la partie inférieure forme table à écrire lorsqu'elle s'abat. Petits tiroirs latéraux qui s'actionnent au moyen de ressorts cachés.
Il y a encore beaucoup d'autres petits bureaux de dame fins et marquetés.
Le secrétaire de dame en marqueterie, divisé en deux parties: l'une, inférieure fermée par deux vantaux, l'autre supérieure, par un abattant ou deux volets coulissants, découvrant une série de tiroirs et une petite armoire; tiroir horizontal entre les deux parties.
En bois naturel ou doré, très sculptées, elles ont deux pieds cambrés abondamment décorés, souvent de motifs «rocaille », soutenant une tablette recouverte de marbre: bleu, vert, rouge, blanc veiné; elles sont placées sous les glaces.
Les lits sont de formes très variées. Les trois principales :
Ce sont les meubles de province en bois massif, c'est-à-dire sans placage: les moulures et les sculptures sont directement taillées dans le bois, Les bois les plus répandus: chêne et noyer. Viennent ensuite: le merisier, le poirier, l'amandier, le hêtre et le sapin.
le buffet Louis XV, bas d'armoire surmonté d'un corps à étagères;
le garde-manger provençal, les armoires Louis XV: de grandes dimensions, à deux ou trois panneaux moulurés; fronton cintré sur les côtés, traverse inférieure décorée et festonnée. Les armoires les plus recherchées sont celles de Provence et de Normandie.
Les meubles dérivés de l'armoire: la bonnetière, petite armoire à une porte; la panetière provençale; le pétrin.