Par Galerie Sismann
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Ce petit panneau circulaire de verre incolore agrémenté d’un riche décor peint, appartient au corpus rare et convoité des « médaillons » ou « cocardes » de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance, qui connurent un immense succès dans toute l’Europe à partir du XVe siècle. De taille modeste, ces rondelles étaient placées au cœur d’un vitrage ou d’un vitrail, au sein d’édifices religieux ou des fastes demeures privées d’une clientèle aisée qui fleurie à l’époque. Leurs décors délicats peints répondent à leur goût et se font l’échos de tableaux de peintres réputés circulant sous forme de dessins ou de gravures repris par les maîtres verriers.
Le style d’exécution et la composition du décor de notre cocarde peint à la grisaille et réhaussé de jaune d’argent aux nuances riches et variées, permettent de l’attribuer à un verrier des Pays-Bas, actifs au XVIe siècle. Il peut en cela être rapproché de plusieurs verres ...
... conservés dans les collections du Musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles, comme celui de la décollation de Saint Jean-Baptiste ou encore du Fils prodigue dissipant son héritage.
Notre médaillon illustre lui un épisode du Livre des Rois dans l'Ancien Testament. Il montre Salomon adorant les idoles à la fin de sa vie, lorsqu’il se détourna des commandements de Dieu. Il se soumit ainsi aux caprices des femmes étrangères de son harem, qui avaient chacune un Dieu. Pour leur plaire, Salomon leur fit construire des sanctuaires pour leurs idoles, Murdoch et Astarté, à qui il fit lui-même des offrandes. L’une de ces femmes pointe ici du doigt la sculpture d’une divinité antique devant laquelle le vieux roi s’agenouille. A l’arrière-plan, la scène se répète au sein de la population. Notre artiste s’est certainement inspiré pour sa composition de célèbres gravures illustrant cet épisode et probablement d’une des plus célèbres, celle de Lucas de Leyde, exécutée en 1514.
