Par Galerie Pellat de Villedon
Mobilier, objets d'art et tableaux
Rare petite table de milieu plaquée de citronnier dans des encadrements d’amarante souligné par des filets d’ébène. Elle repose sur quatre pieds toupies ornés de bagues et de sabots de pied en bronze doré. Les quatre pieds sont surmontés d’une tablette d’entrejambe également plaquée de bois de citronnier mis en valeur par un large filet composé de bois de amarante et de bois d’ébène. Quatre colonnes cannelées soutiennent la partie supérieure ouvrant sur un tiroir laissant découvrir une écritoire amovible recouverte d’un cuir maroquin vert, un encrier et un plumier. La table est couronnée par un une astragale moulurée par un bec de corbin en bronze doré et ciselé dans laquelle est sertie un marbre en brocatelle d’Espagne. La table est ornée de bronzes dorés et ciselés tels que des grattoirs et des encadrements de raies de coeur en ceinture.
Cette exécution est attribuée au célèbre ébéniste Adam Weisweiler (maître en 1778)
Epoque Louis ...
... XVI
Restaurations d’usage
H. 74 x L. 52 x P. 34 cm
La table de notre étude est d’une qualité rare que ce soit dans son exécution, dans les lignes et décors choisis que dans les matériaux. Tout pense à croire que cette oeuvre est née de la main de l’ébéniste Adam Weisweiler (1744-1820). D’origine allemande, nous savons de manière certaine qu’il se trouve à Paris dès 1777 (à l’occasion de son mariage). Nombreux artisans étrangers (et en particulier allemands) émigrent en France et apportent un savoir-faire et des idées nouvelles très appréciées. Ainsi, après avoir obtenu sa maîtrise en 1778, Weisweiler acquiert une notoriété des plus importantes. Il reçoit des commandes de la cour. De cette manière, il est aisé de l’identifier à la catégorie des ébénistes les plus brillants de la fin du XVIIIe siècle. Il est essentiel de préciser également qu’il travaille aux côtés du marchand-mercier Dominique Daguerre, personnage très influent dans le monde des arts décoratifs de cette fin de siècle.
Sachant ces éléments biographiques et historiques, il est à présent temps d’aborder ses qualités d’ébénistes ayant formés sa renommée. Sa production propose une grande diversité de types de meubles, or, le mobilier de petite taille a pris une place importante. De très petites dimensions, il a réalisé des guéridons, des bonheurs du jour, des petites tables comme celle que nous présentons entre autre. Comme l’évoque Pierre Kjellberg dans son ouvrage « Le mobilier français du XVIIIe siècle », « Il excelle dans l’art d’alléger ». Comme vous l’auriez compris, Weisweiler effectue de nombreuses recherches sur le sujet de la forme. Ici par exemple, nous pouvons voir l’illustration de son obsession pour les colonnes cannelées ou détachées (notamment celles s’amincissant vers le haut et vers le bas). Un autre élément permettant son attribution sont les pieds toupies.
Cependant, il ne néglige pas le choix des matériaux. Il utilise les plaques de porcelaines de Sèvres mais aussi des bois précieux comme l’ébène, l’acajou, etc.
Les historiens ayant étudiés l’ensemble de son oeuvre affirment, grâce aux ouvrages estampillés, que d’autres non signés peuvent lui être attribués avec certitude tant son travail est reconnaissable.
Sources :
Kjellberg (Pierre), Le mobilier français du XVIIIe siècle, Les éditions de l’Amateur
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