Par Galerie Pellat de Villedon
Mobilier, objets d'art et tableaux
Rare petit paravent à quatre feuilles en bois de rose dit « à la chinoise ». La partie basse présente un décor ajouré géométrique entrelacé. Les montants et les traverses sont discrètement moulurés. Chaque feuille offre un panneau garni de tissu réglable indépendant en hauteur grâce à un bouton de tirage sur chacun d’eux. Les quatre feuilles sont pliables grâce à des charnières en laiton.
Garniture de soie rouge à motifs de vases garnis de fleurs et d'arabesques d'un coté et de soie plissée verte unie de l'autre.
Attribué à RVLC
Epoque Louis XVI
Restaurations d’usage, garniture moderne
Une feuille : H. : 97 x L. 52,5 cm
A l’occasion de nos recherches sur ce charmant paravent, nous avons découvert que quelques ouvrages similaires ont circulé dans des intérieurs tout à fait prestigieux et qu’une véritable production confidentielle a été développée. En 1785, Simon Philippe Poirier livre à madame du Barry un paravent qui correspond ...
... tout à fait à la description de l’œuvre de notre étude (cf. Wildenstein dans la Gazette des Beaux-Arts, 1862, vol. II, p. 365-377). A la mort de Louis XV, madame du Barry l’emporte avec elle dans son château de Louveciennes.
L’Hôtel de la Marine expose un paravent identique à celui de notre étude. D’autre part, un autre paravent identique est illustré dans le livre de Guillaume anneau et de P. Devinoy "Le meuble léger en France » et était dans l'ancienne collection de Serge Roche.
Un paravent similaire fut ainsi inventorié au château de Chanteloup, propriété du duc de Choiseul, et haut lieu de culture et d’Art. Ce paravent est ensuite passé en vente chez Piasa le 26 mars 1999.
Par ailleurs, un paravent également similaire au nôtre et attribué à Jean-François Leleu a été vendu sous le lot 78 le 15 juin 1985. Un autre reproduit dans le livre de Pierre Verlet Les meubles français du XVIIIe siècle est estampillé Canabas et est conservé au musée des Arts décoratifs de Lyon. Enfin, un paravent proche du nôtre faisant partie de l’ancienne collection Fabius a été vendu chez Sotheby’s le 26 octobre 2011 sous le lot 12.
Par ailleurs, outre la comparaison avec la production de petits paravents, il est important de souligner le caractère original de ces derniers. Tout d’abord, son style le fait entrer dans la catégorie des petits meubles volants, très luxueux, disposés dans les appartements délicats et intimes. ce meuble, faisant également référence au goût anglo-chinois, démontre la fascination des Hommes du XVIIIe siècle pour l’Orient.
Remarquez la finesse des lignes de la partie basse. Ce décor à la fois complexe dans son dessin, mais simple par l’utilisation unique du bois de rose, en fait un meuble avant-gardiste dans son esthétique. Les détails de découpe des montants et traverses, les discrètes moulurations font de ce meuble un « grand meuble ». L’ingéniosité de sa conception est aussi à souligner : chaque feuille bouge dans les deux sens, les quatre panneaux proposent une garniture s’élevant au gré de vos envies. Le bois met donc en avant la beauté du tissu utilisé en garniture tel un tableau.
L’ébéniste à qui nous attribuons cet ouvrage est Roger Vandercruse (dit La Croix, dit RVLC). Il est reçu maître ébéniste en 1755. Il exécute rapidement des meubles dans le goût chinois, ayant compris que la cour, dont il est l’un des principaux fournisseurs sous Louis XV, en affectionne l’exotisme. Nous pouvons ainsi mentionner le secrétaire à abattant passé chez Christie’s le 10 juillet 2014 (lot 54), qui illustre ce goût. Il fait partie des grands noms de l’ébénisterie française de cette époque.
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