Par Tobogan Antiques
Rare paire de cabinets de style Renaissance, réalisés en bois teinté imitant l’ébène. En partie haute, le cabinet, orné de panneaux marquetés alternés de fines colonnes cannelées, ouvre à une porte centrale sur un ravissant intérieur à étagères, réalisé en placage de sycomore, à encadrements d’ébène. Le décor marqueté des panneaux, réalisé en bois clair se compose de délicates acanthes découpées, de grottesques et de vases fleuris, des motifs caractéristiques du répertoire décoratif de la Renaissance. En partie basse, trois tiroirs surmontent la table console présentant des arches et des colonnes cannelées pour les pieds antérieurs. Le fond du cabinet étant décoré d’une marqueterie aux motifs similaires.
Oeuvre en relation :
Ces cabinets néo-Renaissance sont à rapprocher de celui provenant de la collection privée de François Linke.
(Reproduit et commenté dans François Linke (1855-1946), The Belle Epoque of French Furnitures, Ch. ...
... Payne, pp.40-41).
Si le style de François Linke est majoritairement reconnaissable à son style rococo teinté d’Art Nouveau, il fit parfois appel à d’autres réminiscences, telle la Renaissance française où le cabinet prit alors la place essentielle dans l’ameublement intérieur. Ce meuble de cabinet ou meuble de collectionneur, aux portes somptueusement ornées et au piétement assorti, présente une esthétique décorative issue de l’architecture.
Biographie :
François Linke, né en Bohême (Tchécoslovaquie) en 1855, débuta comme ébéniste vers 1882 et exerça à Paris jusqu’à sa mort, en 1946, au faubourg Saint-Antoine. Vers 1900, à l’apogée de sa carrière, il adjoignit même une succursale, place Vendôme. Il s’était spécialisé dans la fabrication de meubles de style Louis XV et Louis XVI, ambitieux tant par leurs dimensions que par leur somptueuse ornementation de bronzes, ce qui lui valut de nombreuses commandes dès la fin du XIXème s. Désirant aller au-delà des copies de style XVIIIème, Linke collabora avec le déjà célèbre sculpteur Léon Messagé et intégra les lignes sinueuses annonçant l’Art Nouveau, développant ainsi un style très personnel. L’un de ses grands succès fut remporté à l’Exposition Universelle de 1900, où le jury lui décerna la médaille d’or pour son bureau, dessiné par Messagé, en bois de violette, monté de bronzes d’esprit Louis XV. La « Revue artistique et industrielle » glorifia Linke en écrivant que son stand à l’Exposition était la plus grande démonstration jamais réalisée dans l’histoire du mobilier d’art.