Par Baptiste Jamez Fine Art
Mobilier, objets d'art et tableaux du XVIIIe siècle - Orfèvrerie
Drageoir en argent massif ciselé et cristal taillé présentant un décor à l'allégorie de l'Amour Fidèle.
Le corps comporte une ornementation ajourée laissant admirer la doublure en cristal du Creusot taillée de motifs ovoïdes. Le décor représente Éros, portant carquois en bandoulière, chevauchant un chien de chasse tenu fermement d'une main par le collier, l'autre main portant une torche enflammée. Ce décor est surmonté d'une frise ajourée coiffée d'une bordure ciselée de feuilles d'eau. Le couvercle à doucine reçoit une frise de rubans et perles, son frétel sous la forme d’une pomme de pin.
Il est encadré par des prises en enroulements achevées par des têtes de lion à l'Antique, reliées au corps par deux branches de lauriers entrelacées.
Le drageoir repose par un piédouche circulaire à frises de feuilles d'eau sur une base carrée à montant ajouré de palmettes à quatre pieds boules.
Cette pièce comporte des poinçons sur le couvercle, la ...
... ceinture ajourée, les décors et le piédouche :
• 2e coq 1er titre (argent massif 950/1000 entre 1809 et 1819).
• Moyenne Garantie de Paris à la tête de guerrier casqué tournée vers la droite.
• Tête de lévrier.
• Association des Orfèvres avec la lettre P sur la gauche.
• Vieillard 1er titre.
• Grosse garantie de Paris : tête de Cérès tournée vers la gauche.
• Maître-orfèvre : Dominique GARREAU.
Poids d'argent : 308 gr.
Rapport de condition :
Quelques anciennes restaurations à signaler au niveau des pieds boules et de la frise ajourée. Aucun accident ou restauration majeure à relever. Très bel état d'intégrité pour une pièce si ancienne et fragile.
Comme fréquemment s'agissant de l'orfèvrerie de l'époque Restauration, nous sommes en présence d'un modèle Empire, dont le répertoire ornemental est repris et légèrement modifié.
La finesse de la ciselure et la délicatesse des dessins en font un très bel exemple de l'orfèvrerie de la première moitié du XIXe siècle.
Symbolique ornementale :
L'attachement du chien envers l'homme a fait de cet animal un symbole traditionnel de fidélité et de vigilance. Il est souvent représenté dans les tableaux de mariages ou les portraits afin de symboliser la fidélité conjugale, tel que sur le célèbre portrait des époux ARNOLFINI par Jan VAN EYCK [1], le "Portrait de famille" de Lorenzo LOTTO [2], ou encore "L’Heureuse union" de VERONESE [3].
ÉROS, symbole de l'amour, chevauche donc le chien, symbole de la fidélité, tenu par le collier, symbole de l'engagement, revêtant la symbolique de l'amour guidé par l'engagement de fidélité-foi. Dans les Noces de Cana de VÉRONÈSE, les deux chiens représentés sous la table du Christ unis à la même laisse sont ainsi interprétés comme une allégorie du mariage et de la fidélité.
[1] 1434, Londres, National Gallery.
[2] 1523-1524, Saint-Petersbourg, Musée de l'Ermitage.
[3] 1575, Londres, National Gallery)