Par La Jurande
Mobilier et objets d'art des XVIIe et XVIIIe siècles
Miroir triptyque en bronze doré de qualité supérieure, les portes à panneaux pliants sont exécutées en marqueterie floral sur fond d' ivoire avec des Monture en bronze Signé Alph. Giroux.
Dès 1863, Ferdinand Duvinage (1823-1876) tient un magasin de tableaux et d’éventails. En 1867, il s’associe avec Alphonse Giroux en reprenant le commerce du boulevard des Capucines. Cette association lui permet d’apposer la marque « Maison Giroux Paris » puis « Ancienne Maison Giroux » sur les montures de ses réalisations. Le 6 mai 1874, Ferdinand Duvinage dépose un premier brevet pour « un genre de marqueterie de mosaïque à cloisonnement métallique pour meubles et objets d’art ». Ce brevet déposé par Duvinage est réellement original. Le procédé qu’il invente consiste en « la réunion combinée de l’ivoire comme fond, du bois, teint ou exotique, pour les dessins ou ornements, et du cuivre ou autre métal pour cloisonner les fragments d’ivoire ». L’ivoire ...
... est destiné à former le fond et est donc évidé pour « loger la mosaïque en bois » et les fils de cuivre. Ceux-ci, le plus souvent, figurent les branchages et les tiges des éléments végétaux. Le premier brevet est complété par deux additions. En effet, en février 1876, Duvinage imagine de remplacer l’ivoire par un bois imitant « l’ivoire jauni par le temps », en l’occurrence le buis. Quelques mois plus tard, en novembre 1876, il propose d’enrichir encore la décoration des meubles et objets en ivoire cloisonné en rajoutant des « appliques en métal ou autres matières représentant des oiseaux, animaux, arbustes, fleurs, feuillages, fruits, etc., avec incrustations de perles ou pierres précieuses ». Ce type d’ornementation est cependant assez peu présent dans l’oeuvre de Duvinage ; la plupart du temps, ses productions se cantonnent à la technique décrite dans son premier brevet, sans éléments en saillie. Les décors sont toujours liés à la nature, avec le plus souvent des oiseaux ou des éléments végétaux, dans un style japonisant. En 1876, Rosalie Duvinage, appelée « la veuve Duvinage », reprend l’affaire à la mort de son mari et prend un brevet d’invention en 1877 pour un style de marqueterie d’inspiration japonisante, permettant d’ajouter au précédent brevet un décor de nacre. On ne connaît à ce jour, aucun meuble, objet ou panneau portant un décor de nacre. Les œuvres issues de cette technique de marqueterie furent exposées à l’Exposition Universelle de 1878 (D. Kisluk-Grosheid, ‘Maison Giroux and its ‘Oriental’ Marquetry Technique’, Furniture History: The Journal of The Furniture History Society, 1998, Vol. 34). La veuve Duvinage cesse son activité en 1882. Reprise par A. Philippe et E. Arnut de 1883 à 1884, l’ancienne maison Giroux cessera toute activité en 1885.