Mascarade - Jean-Joseph Jaquet (1822 - 1898)

... collaboration avec son frère cadet Jacques Jaquet (1830-1899). Presque tous les genres apparaissent dans sa pratique, chacun témoignant d'un savoir-faire impeccable. Jean-Joseph a d'abord étudié à l'Académie d'Anvers avec Willem Geefs (1805-1883). En tant que praticien, il a travaillé pendant une longue période avec ce maître. Jaquet révèle tout son talent à Bruxelles en 1842 en présentant quelques bustes et deux compositions inspirées de la Bible, Le Sauvetage de Moïse et un Saint Paul méditant.
Le succès qu'il rencontre à cette époque et jusqu'en 1845, lorsqu'il est renfocé avec l’exposition de pas moins de onze sculptures. Parmi elles, son dessin pour une statue du chroniqueur Jean Froissard (vers 1337 - après 1404), une œuvre qui sera solennellement dévoilée en 1848 sur la place qui porte depuis, le nom de cette personnalité du Moyen Âge. Cette oeuvre renforcera la notoriété de Jaquet en tant que sculpteur, lui permettant ainsi de recevoir pendant plus de trente ans, toutes sortes de commandes officielles.
Très rapidement le sculpteur ressent le besoin de s’entourer et choisit de fonder son propre atelier ouvert, où de jeunes artistes talentueux y trouve une place pour un temps.
Certains de ces artistes deviendront plus tard de grands sculpteurs, tels que : Thomas Vinçotte (1850-1925), Paul Dubois (1859-1938), Guillaume Charlier (1854-1928), Egide Rombaux (1865-1942) et Jules Lagae (1862-1931) qui ont bénéficié de cet espace de travail tout en apportant leur assistance.

En 1852, les frères Jaquet réalisent les sculptures monumentales de Joseph et Marie pour l'église de Molenbeek Saint-Jean. Peu de temps après, en 1854, une commande du Musée royal des beaux-arts de Bruxelles conduit à la livraison d'une grande sculpture en marbre De Gouden Tijd (L'Âge d’Or). Aujourd’hui encore considérée comme le chef-d'œuvre de Jean-Joseph. De nombreuse commandes viennent également des Pays-Bas. En 1864, à Amsterdam, il est invité à réaliser la décoration du Palais de l'Industrie populaire (Het Paleis voor Volksvlijt). En 1869, il réalise pour la ville de La Haye le majestueux Monument national néerlandais.
Entre-temps, le sculpteur est nommé professeur à l'Académie de Bruxelles, ce qui le conduira à réaliser d'autres commandes de portraits. De cette façon il sculptera le portait de la chanteuse mondialement connue La Malibran (1808-1836), morte tragiquement, ainsi que le portrait du peintre Pierre-Louis Kuhnen (1812-1877) avec qui les frères Jaquet ont vécu pendant un certain temps.

Pour la ville de Mons, Jean-Joseph réalise en 1869 la statue équestre de Baudouin de Constantinople. Après cela, et pendant de nombreuses années, son temps est occupé par son travail sur le bâtiment de la Bourse à Bruxelles.
Il y sculpte le fronton monumental et cisèle les lions en pierresurdimensionnés qui sont postés devant la façade principale (à partir de 1872). L'un des points culminants de la carrière de Jaquet est le mémorial qu'il sculpte en bronze pour Louise-Marie, la première reine des Belges. L'œuvre orne encore aujourd'hui l'endroit à Philippeville où elle est dévoilée en 1879.
Jean-Joseph expose également lors d’expositions très importantes, quelques oeuvres de sa propre invention. On retiendra certaines extrêmement réussies telles que les sculptures de Caïn et Abel, Le Déluge, Cupidon désarmé, Dévotion et Les Braconniers.
L'artiste trouve principalement son inspiration dans l'histoire, la Bible et la mythologie. Il était également capable de manier l'idiome des allégories : l’Hospitalité, l’Hiver et bien d’autres.