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Le Génie de la Danse – Grand bronze par Jean-Baptiste Carpeaux
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Réf : 118547
48 000 €
Époque :
XXe siècle
Signature :
Jean-Baptiste Carpeaux
Provenance :
France
Materiaux :
Bronze
Dimensions :
H. 105.5 cm
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Chastelain & Butes
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Peinture et sculpture du 19e et du début du 20e siècle


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Le Génie de la Danse – Grand bronze par Jean-Baptiste Carpeaux

Trois ans après avoir remporté à la surprise générale le chantier de l'Opéra qui aujourd'hui porte son nom, Charles Garnier proposa à son ancien camarade de la Petite-École et désormais Prix de Rome, Jean-Baptiste Carpeaux, la réalisation de l'une des quatre grandes sculptures destinées à orner la façade du Palais Garnier. Après divers projets et maintes modifications, Carpeaux commença en 1868 la réalisation en pierre de La Danse.
Son intention était de représenter l'essence même de la danse : le mouvement, la joie et l'exubérance. Cette sculpture se démarquait immédiatement des autres compositions plus classiques de la façade. Le Génie de la Danse, figure centrale de l’ensemble, devint rapidement une icône de cette œuvre monumentale.
Indécis quant au sexe du Génie de la Danse, Carpeaux s’inspira de Sébastien Visat, un jeune menuisier de vingt ans, pour la sveltesse et la musculature saine du corps. Quant au visage radieux du Génie, il emprunta son ...

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... éclatant sourire à la princesse Hélène de Racowitza. Grâce à cette combinaison unique, Carpeaux créa une figure frémissante de vie et de délicatesse, réussissant ainsi l’une des synthèses les plus brillantes de sa carrière.
Le Génie est représenté dans une posture dynamique, tourbillonnant sur lui-même, les bras levés dans un élan triomphant, tenant un tambourin, symbole de la danse et de la fête. Son expression enjouée et ses cheveux flottants dans le vent traduisent un mouvement libre et exalté, contrastant avec les canons plus figés de la sculpture académique du Second Empire.
Lors de son dévoilement au public le 27 juillet 1869, la sculpture suscita une controverse immédiate. La presse se déchaîna contre cette farandole endiablée de corps nus, jugée indécente et offensante pour les bonnes mœurs. Un mois plus tard, la polémique ne faiblit pas et un passant mécontent jeta une bouteille d’encre sur la sculpture, laissant une trace visible sur la pierre.
Ce rejet blessa profondément Carpeaux. Lorsque Napoléon III, cédant à l’opinion publique, envisagea de faire retirer l’œuvre, Carpeaux fut accablé. Pourtant, le déclenchement de la guerre de 1870 empêcha la dépose de la statue, sauvant ainsi cette œuvre magistrale d’une disparition prématurée.
Ce tirage présente le cachet du Syndicat des Fabricants de Bronze, une distinction prestigieuse qui permet de dater cette fonte entre 1909 et 1911. En 1909, Albert Susse fut élu président du Syndicat et œuvra pour la mise en place d’une législation protégeant le bronze d’Art, garantissant ainsi l’authenticité et la qualité des productions artistiques. Il s’adjoignit son fils Jacques en 1904, puis se retira en 1911, ce qui marque précisément la période de cette fonte. Ce sceau atteste non seulement de la provenance et du soin apporté à cette édition, mais aussi de sa qualité exceptionnelle.
Ce bronze, mesurant 105,5 cm, représente la plus grande version des reproductions de Le Génie de la Danse. Sa taille monumentale en fait une pièce exceptionnelle et rare, produite en très petit nombre. La plupart des réductions de cette sculpture sont nettement plus petites, rendant ce tirage particulièrement recherché par les collectionneurs et institutions muséales. Cette échelle permet d’apprécier pleinement les détails du modelé, l’expressivité du visage et la virtuosité du drapé, qui rappellent la puissance de la version originale en pierre.
L’œuvre originale en pierre se trouve toujours sur la façade de l’Opéra Garnier à Paris, et plusieurs exemplaires en bronze et en plâtre sont conservés dans des collections muséales prestigieuses : Musée d'Orsay, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes, Louvre, Metropolitan Museum of Art (New York), Victoria & Albert Museum (Londres).
Aujourd’hui, Le Génie de la Danse est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la sculpture du XIXe siècle, symbolisant l’expression du mouvement et de la vitalité. Son influence est visible dans l’Art Nouveau, la sculpture symboliste, et préfigure même l’expressivité des œuvres de Rodin.

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