Par Galerie Sismann
DEMANDE D'INFORMATIONS
Vers 1530, le peintre Sebastiano del Piombo (1485-1547) met au goût du jour la technique de la peinture sur pierre, qui connaîtra une importante mode aux XVIe et XVIIe siècles. Dès le milieu du XVIe siècle, de nouveaux supports - albâtre, agate, marbre et pietra paesina - sont utilisés dans de nombreuses expérimentations. Désormais, l'utilisation des pierres à motifs va de pair avec le goût des précieuses curiosités et à la tradition des Wunderkammer. La peinture sur marbre et autres supports à motifs unit le génie de l'artiste et celui de la Nature.
Dans les premières décennies du XVIe siècle, c'est à Venise qu'une série de facteurs convergent pour inspirer le développement de Sebastiano : d'une part, la coexistence de la pierre polychrome et des peintures murales sur les façades vénitiennes, et, d'autre part, la position de la ville comme un centre important de la collection d'antiquités et comme un réceptacle de matériaux et de sources visuelles en ...
... provenance d'Orient. L'impression dans la Sérénissime et dans la proche cité de Ferrare de nombreux textes classiques et d'œuvres anciennes, dont les descriptions suggèrent un mode de pensée pictural, auraient éveillé l'intérêt pour cette technique pratiquée déjà par les artistes grecs.
Le renouveau de la collection des pierres au XVIe siècle puise dans tout le réservoir du savoir classique. Chaque fois qu'une pierre particulière est décrite dans la littérature classique, des miracles et des prodiges sont invoqués. Telles étaient les curiosités recherchées dans la seconde moitié du XVIe siècle pour approvisionner les Wunderkammer et les musées privés en Europe ; des
collections illustres sont mentionnées dans les villes de Bologne (collections Ulisse Aldrovandi et Cospi), Milan, Vérone et Rome. Parmi ces trésors, se distinguent certaines pierres insolites mentionnées dans les documents relatifs à la collection des Grands Ducs de Florence : un ovale d'agate dans lequel, par « un prodige de la nature », se distinguent les armoiries de la Maison des Médicis (Museo di Mineralogia, Florence) ; une petite salière en calcédoine, également dans les Collections Médicis, qui porte une tache qui, grâce à une petite retouche judicieuse, ressemble à un cygne (Museo di Mineralogia, Florence). Une série de sept images est également documentée dans les archives des Médicis, dont seulement deux ont été identifiées jusqu'à présent - La Tentation de saint Antoine et Marie-Madeleine dans le désert (Museo dell'Opificio delle Pietre Dure, Florence).
Dans certains cas, la formation de la pierre offre aux artistes des décors parfaitement adaptés aux récits de l'Ancien ou du Nouveau Testament.
C'est le cas pour notre ovale en albâtre rubané sur lequel est figuré le Christ enseignant.
Au début du XVIIe siècle, les principaux ateliers spécialisés dans ce type d'oeuvre sont Florence et Rome. À Rome, ces précieuses et rares peintures étaient souvent incorporées aux tabernacles pour le culte privé. Dans le
Palais Pallavicini, un tabernacle contient une améthyste sur laquelle est peinte une Adoration des Mages. À Oberlin, Ohio, est exposé un petit autel avec une peinture d'Abraham et d'Isaac sur améthyste par Jacopo Ligozzi ; un autre au Victoria and Albert Museum, Londres, porte une image de la Fuite d'Egypte.