Par Stéphane Renard Fine Art
216 x 138 mm – Encadré : 44 x 35.2 cm
Monogrammé et daté 1630 sur la droite
Provenance : Sotheby's Amsterdam, 26 November 1984, lot 80
Eberhard Walter Kornfeld (1923 – 2023), son cachet au verso (L913b)
Cadre en bois noirci à profil renversé – Italie XVIIe siècle
Ce dessin exécuté à la pierre noire et rehaussé de blanc au pinceau est typique des productions de Cornelis Saftleven, un peintre et dessinateur installé à Rotterdam pendant la majeure partie de sa carrière. Monogrammé et daté 1630, il a été réalisé au tout début de la carrière de l’artiste, qui continuera la production de figures en pied dessinées tout au long de sa vie.
1. Cornelis Saftleven
Après avoir suivi une formation de peintre à Rotterdam, il est possible que Cornelis Saftleven ait visité Anvers vers 1632-4. Il semble avoir connu un certain succès dès ses débuts, comme en témoigne l’autoportrait conservé à la Fondation Custodia à Paris qui le représente âgé ...
... d’une vingtaine d’années, soit à l’époque de la réalisation de notre dessin (6ème photo de la galerie).
À partir de 1634, il se trouve à Utrecht, où son frère Herman le jeune s'est installé. En 1637, Cornelis est de retour à Rotterdam, où il épouse en 1648 Catharina van der Heyden (morte à Rotterdam en 1654). L'année suivant la mort de celle-ci, il épouse Elisabeth van der Avondt. En 1667, il devient doyen de la guilde de Saint-Luc à Rotterdam.
A une époque pendant laquelle beaucoup d’artistes se spécialisaient dans un genre précis, Cornelis Saftleven a la particularité d’avoir été un artiste polyvalent : il a aussi bien éxécuté des portraits, des intérieurs de ferme, des paysages avec du bétail, des thèmes bibliques ou mythologiques, des images de l'enfer, des allégories, des satires que des illustrations de proverbes. Il semble avoir eu beaucoup de succès de son vivant comme en témoigne son inclusion dans l’Iconographie des Hommes Illustres de Van Dyck . Il existe des preuves documentaires pour environ 200 peintures à l'huile, dont 70 sont datées entre 1629 et 1678, et environ 500 dessins (probablement moins de la moitié de sa production totale), dont 170 sont datés entre 1625 et 1677.
Cornelis Saftleven dessine généralement à la craie noire, plus rarement au pinceau et au lavis gris. Parfois, il utilise comme ici du papier préparé avec un lavis de couleur. La plupart des dessins sont signés de son monogramme caractéristique, composé des lettres C, S et L. La forme de la lettre S a changé au fil des ans, ce qui permet de dater certaines feuilles qui ne le sont pas. On sait également que certains de ses dessins ont été gravés ; cependant, il n'existe aucune preuve documentaire qu'il ait lui-même produit des gravures originales.
Comme pour ses peintures, Cornelis était plus polyvalent en termes de sujets que la plupart des dessinateurs hollandais du XVIIe siècle. Cependant, il est surtout connu pour ses études d'après nature de personnages individuels, influencées par Cornelis Dusart et Gabriel Metsu, ou pour celles d'animaux et d'oiseaux. La présence fréquente de monogrammes sur ses dessins suggère que ceux-ci étaient considérés comme des œuvres autonomes, directement destinées à la vente à des amateurs. Ses dessins sont largement représentés dans les cabinets de dessin des grands musées.
2. Description et œuvres en rapport
Notre dessin représente un jeune homme imberbe d’une vingtaine d’année dont on peut imaginer qu’il s’agissait d’un camarade de l’artiste. L’épée au côté, il a fière allure avec son chapeau à large bord, son poing négligemment appuyé sur la hanche et sa cape rejetée en arrière.
La technique est très intéressante : elle mêle la pierre noire, le medium de prédilection de Saftleven avec des rehauts de blanc appliqués au pinceau. Ces rehauts légèrement transparents ont protégé le lavis bleu de la décoloration, laissant transparaître la couleur bleue avec laquelle le papier avait été préalablement lavé.
Ces portraits d’homme en pied constituent une des spécialités de Saftleven qui continuera à en produire tout au long de sa carrière, comme en témoignent ceux reproduits dans la galerie (Homme vu de dos - Musée Boijmans van Beuningen Rotterdam - CS 15 (PK) / homme en pied - localisation inconnue).
3. Encadrement
Notre dessin est présenté dans cadre italien en bois noirci du XVIIème siècle dont le bois a acquis avec le temps une superbe patine brillante.
Principale référence bibliographique :
David Mandrella La pointe et l’ombre – Dessins nordiques du musée de Grenoble XVIe – XVIIIe siècle Somogy 2014
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